Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du mardi 3 octobre 2017 à 21h30
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Article 1er

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Dans un monde idéal, madame Batho, une telle disposition nous paraîtrait cohérente et plus efficace. Malheureusement, dans l'état actuel des choses, elle me paraît un peu utopique !

À travers cet amendement, vous fixez néanmoins une direction, presque une injonction, qu'il nous faudra veiller à suivre. Certains s'en inquiètent à juste titre : il y aurait une incohérence à mettre fin chez nous à certaines pratiques et à aller en faire la promotion ailleurs. Vous avez donc raison de soulever la question.

Néanmoins, M. le rapporteur a évoqué une autre piste. D'autre part, et c'est pourquoi j'ai parlé de « briques », il existe d'autres moyens pour assurer cette cohérence : ainsi, les discussions que nous allons engager dans le cadre de la révision du système européen d'échange de quotas d'émission ou l'action diplomatique que nous menons en faveur d'un corridor de prix du carbone, qui serait une manière d'accorder un avantage compétitif à l'économie bas carbone et d'organiser la décroissance des énergies fossiles.

Cela étant, les subventions aux énergies fossiles, je pourrais vous en dresser la liste exhaustive ! Elles ne se limitent pas à notre territoire. Elles se chiffrent, à l'échelle mondiale, à 500 milliards de dollars ; cela pour amplifier un modèle énergétique qui nous coûte, en externalités négatives, 5 000 milliards de dollars, et alors que l'on n'arrive pas à trouver 200 milliards de dollars pour tenir nos engagements de Copenhague ! La démonstration est un peu simpliste, je vous l'accorde, mais cela montre qu'on peut mettre de la cohérence dans notre politique et que la suppression d'un certain nombre de coûts ou d'externalités négatives représente autant d'argent de gagné, qui pourrait être consacré à d'autres priorités – mais j'arrête là cette digression.

À ce stade, le Gouvernement est défavorable à l'amendement.

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