Intervention de Annie Vidal

Séance en hémicycle du jeudi 8 novembre 2018 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Santé ; solidarité insertion et égalité des chances

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Vidal :

Monsieur le président, madame la ministre, mesdames les rapporteures spéciales, madame, monsieur les rapporteurs pour avis, mes chers collègues, lors de la présentation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, le Président de la République a dit qu'il était nécessaire, non seulement de conforter « un État providence de l'assurance », donné en héritage au XXe siècle, mais aussi de « bâtir pour le XXIe siècle un État providence de la dignité et de l'émancipation », avec « une organisation collective de fraternité, qui assure la dignité de chacun ».

Les missions « Santé » et « Solidarité, insertion et égalité des chances » appuient cette volonté. La mission « Santé », avec un budget de 1,4 milliard d'euros, s'intègre dans la politique globale de santé menée par le Gouvernement, tout en visant le développement d'une politique de prévention, la sécurité sanitaire et l'organisation d'une offre de soins pour nos concitoyens dans tous les territoires.

Il s'agira, dans le cadre du plan « ma santé 2022 », de mobiliser tous les acteurs pour réduire les inégalités et consolider un système de prise en charge solidaire. Au coeur du programme 204, « Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins », il y a l'amélioration de l'état de santé général de la population, mais aussi le dépistage des pathologies et un volet important de prévention et d'éducation à la santé.

Le programme 183, « Protection maladie », finance en premier lieu l'aide médicale de l'État, mais aussi l'indemnisation des victimes de l'amiante. En 2019, ce sont 53 millions d'euros de plus pour l'AME, dont les crédits sont ainsi portés à 893 millions, soit près des deux tiers de la mission, et ce afin de prendre en compte l'augmentation du nombre de bénéficiaires et de concrétiser notre volonté de solidarité. En même temps, le contrôle et les actions de de lutte contre la fraude sont renforcés.

La mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » comporte quatre programmes. Le programme 304, relatif à l'inclusion sociale et à la protection des personnes, soutient des actions diverses à forts enjeux, telles la prime d'activité et l'aide alimentaire, mais aussi des mesures en faveur du travail social et de la protection des plus fragiles d'entre nous. Le programme 157, relatif au handicap et à la dépendance, traduit l'ambition de donner aux 12 millions de personnes touchées par le handicap la possibilité de faire leurs propres choix de vie, avec un accès aux droits facilité et des dispositifs adaptés aux besoins. L'allocation aux adultes handicapés continue à être revalorisée, pour atteindre près de 10 milliards d'euros sur les crédits du programme. Le nombre de ses bénéficiaires est en augmentation.

L'égalité entre les femmes et les hommes, grande cause du quinquennat, fait l'objet du programme 137, dont les crédits restent identiques à ceux de 2018. Chaque ministère contribue aussi à cette politique qui vise à renforcer l'égalité professionnelle, à diminuer les agissements sexistes et sexuels et à assurer l'exemplarité en matière d'égalité. Enfin, la conduite et le soutien des politiques sanitaires, sociales, du sport, de la jeunesse et de la vie associative, sont l'objet du programme 124, pour une déclinaison territoriale effective.

La mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » représente un budget de près de 21 milliards d'euros. Elle est surtout la traduction budgétaire de notre volonté d'organiser la solidarité nationale envers les plus fragiles et les plus modestes d'entre nous. Pour mémoire, je rappellerai quelques chiffres qui nous interpellent et que nous ne perdrons pas de vue : 14 % de la population est en situation de pauvreté ; un enfant sur cinq est un enfant pauvre ; plus d'un tiers des familles sont monoparentales ; 800 000 jeunes et 700 000 bénéficiaires du RSA sont sans accompagnement vers l'emploi ; 900 000 personnes sont privées de logement personnel.

Ces chiffres, socialement inacceptables, justifient de cibler notre action sur celles et ceux qui sont le plus en difficulté. En d'autres termes, il nous faut faire société autour des solidarités en poursuivant les politiques menées en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, de l'autonomie et de l'inclusion des personnes en situation de handicap et, enfin, en faveur de ceux qui ont moins, et pour lesquels nous faisons plus. L'année 2019 sera marquée par la mise en oeuvre de la stratégie interministérielle de lutte contre la pauvreté, dotée d'un budget de 171 millions d'euros.

À travers les budgets de ces deux missions, et notamment, pour l'aide médicale de l'État, de la mission « Santé », et pour la stratégie interministérielle de lutte contre la pauvreté, de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances », nous avons l'ambition de remédier à des situations inacceptables, de traiter les causes et non seulement les effets, car nous voulons mener des actions qui s'inscrivent dans la durée. Madame la ministre, le groupe La République en marche soutient résolument la politique budgétaire concernant ces deux missions.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.