Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du vendredi 9 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Travail et emploi (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Je pense, moi aussi, que le degré de conscience des enjeux du handicap s'est élevé ces dernières décennies, notamment grâce aux associations, aux familles, aux parents. C'est eux qui ont fait de cette question une question politique, dont nous pouvons nous saisir dans cette assemblée.

Et sur le passage d'AVS à AESH, je suis comme Stéphane Peu car je ne crois que ce que je vois : aujourd'hui, je constate dans ma circonscription qu'il s'agit de contrats d'un an renouvelable six fois, et qui en plus correspondent à une baisse de salaire, lequel passe de 800 euros à 737 euros par mois. Aujourd'hui, que compte faire le Gouvernement pour qu'il y ait une vraie garantie de revenu pour ces accompagnantes leur permettant de sortir de la pauvreté ?

Ensuite, je ferai une remarque d'ordre général : tous ces métiers, qu'il s'agisse d'auxiliaires de vie sociale, d'assistantes maternelles, d'animateurs périscolaire et d'AESH commencent à exister dans une société où la précarité est devenue la norme, où la nation n'existe pas mais où se développe en lieu et place une somme de statuts différents censée se gérer comme une part commune, territoire par territoire ou département par département. C'est pourquoi je demande pour tous ces métiers de l'entraide la création d'un service public national tout comme on a un service public de l'éducation nationale et un service public de la justice. C'est un enjeu féministe, bien sûr, mais aussi un enjeu écologique parce qu'il place au centre le lien plutôt que le bien de consommation. Qu'est-ce qui va nous faire progresser dans la société ? Ce n'est pas de posséder un téléphone 8G, 16G, 32G ou même 48G qui permettra de voir en 3D, mais d'utiliser notre marge de progrès en sachant qu'elle se trouve dans la relation aux autres, dans la qualité de notre lien aux autres, à nos familles, à nos voisins, à nos concitoyens. Et cette relation est notamment construite par ces métiers de l'entraide. Mais s'ils sont dévalorisés dans la société, comment revaloriser la notion de lien et d'entraide ?

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