Ces différences trouvent leur origine dans les deux conceptions que l'on peut avoir de l'agriculture. Certains pays, tels par exemple que la Pologne, tout en conservant une agriculture à vocation sociale au sein de petites exploitations, privilégient les grandes exploitations, qui s'appuient, du reste, sur les structures foncières héritées d'une période antérieure, orientées vers le marché et l'exportation.
De son côté, le Danemark — où la production agricole est trois fois supérieure à la consommation intérieure — a fait un choix qui consiste à privilégier le marché et l'exportation, tout en accentuant les efforts en vue de favoriser la dimension environnementale dans un cadre compétitif. Le modèle danois démontre à cet égard que l'on peut à la fois mener une politique environnementale et compétitive. Il est malaisé, en revanche, de qualifier le modèle agricole de tel ou tel pays, par opposition au Danemark.
Il ne semble pas souhaitable, et ce notamment dans l'intérêt de la France, de considérer qu'il existe deux types d'agriculture, dont l'une serait sanctuarisée sur le plan environnemental dans de petites exploitations tandis que l'autre, entièrement dévolue au marché et aux exportations, serait fondée sur une approche laxiste du point de vue de la protection de l'environnement. Il serait souhaitable, à l'inverse, de tirer l'ensemble vers le haut, en mettant l'accent sur une production de qualité, dont relève notamment, mais pas exclusivement, la production bio. L'amélioration de la qualité de nos produits doit être privilégiée par rapport à la massification des exportations dans la recherche de compétitivité.