Intervention de Hubert Wulfranc

Séance en hémicycle du lundi 12 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Wulfranc :

Eh bien voilà, je n'ai pas tout faux !

Pour notre part, nous pensons que cette hausse est surtout venue financer la politique gouvernementale de soutien inconsidéré au secteur marchand, aux grands groupes et aux plus aisés. De fait, en 2018, la hausse de la fiscalité énergétique, qui s'élève à 3,7 milliards d'euros, a fait plus que compenser la suppression de l'ISF, qui a coûté 3,2 milliards. Voilà d'autres mises en relation dont nous pourrions débattre.

Il est désormais de notoriété publique que le Gouvernement a fait le choix d'instrumentaliser la cause climatique à des fins budgétaires, fragilisant l'adhésion durable de nos concitoyens à ce combat qui doit pourtant tous nous mobiliser. Vous placez les logiques budgétaires et financières au coeur de votre projet politique ; de ce fait, l'effort réalisé est très en deçà de ce qui est nécessaire et suffisant pour réussir la transition énergétique qui s'impose à nous. En effet, vous le savez, il nous faudrait, pour y parvenir, investir 10 à 20 milliards d'euros supplémentaires chaque année. Ces investissements sont indispensables pour développer d'autres solutions que nos modes actuels de production et de consommation, en premier lieu dans le domaine des transports.

Car plus de huit millions de Français, soit la majorité des actifs, utilisent leur véhicule au quotidien et n'ont pas accès à des transports en commun qui pourraient s'y substituer. Aujourd'hui, confrontés à la hausse du prix du carburant, ils ont le sentiment légitime qu'on leur fait les poches. Un sentiment d'autant plus répandu qu'ils constatent, en parallèle, les fermetures toujours plus nombreuses de gares, de dessertes, de guichets et, plus généralement, l'éloignement des services publics. Nos collègues de diverses tendances politiques se sont encore réunis la semaine dernière pour en discuter, répondant à l'invitation de l'un de nos collègues du groupe Les Républicains. La voilà, la réalité en matière ferroviaire, comme je le rappelais ici même la semaine dernière : la politique du Gouvernement et de la direction de la SNCF se caractérise par le retrait – retrait vis-à-vis des territoires, recul toujours plus marqué du fret.

La même logique préside à toutes les fermetures de services publics, quels qu'ils soient. D'abord, on investit moins ; puis le service se dégrade ou devient moins accessible. Progressivement, les usagers y recourent moins puisqu'il est moins attractif, et leur désaffection vient alors donner du grain à moudre à celles et ceux qui veulent en finir avec le service public. C'est bien cette logique qui est à l'oeuvre, mes chers collègues, sur nos petites lignes de train. Vous le savez, telle n'est pas notre vision d'un grand service public ferroviaire, qui a un rôle majeur à jouer dans l'accompagnement et la réussite de la transition écologique. Je ne m'égare pas !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.