Intervention de Hubert Wulfranc

Séance en hémicycle du lundi 12 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Wulfranc :

Je sais que ce n'est pas votre tasse de thé, loin de là, mais nous pensons que le relèvement du SMIC à 1 500 euros nets en 2022 serait justifié pour vraiment réduire les inégalités. Une trajectoire similaire s'impose pour les agents de la fonction publique territoriale, hospitalière ou d'État.

Il s'agit aussi d'irriguer notre système fiscal d'une plus grande progressivité. Cela implique, et nous continuerons de le préconiser, un recul de la TVA, impôt particulièrement injuste, qui pèse davantage sur les ménages les plus modestes. Nous souhaitons que l'impôt sur le revenu – lequel est encore l'impôt le plus juste – soit réhabilité. Non, monsieur Darmanin, nous ne sommes pas de ceux qui rêvent d'un pays sans impôts – je crois me souvenir d'une phrase de vous, l'été dernier, allant dans ce sens. L'impôt a son utilité dès lors qu'il est prélevé et réparti justement.

En matière de fiscalité écologique, nous pensons là encore que l'État doit prendre ses responsabilités en répartissant l'effort de manière beaucoup plus équitable. Nous avons fait de nombreuses propositions que vous allez rejeter sans coup férir au cours de l'examen du texte. Sachez tout simplement que la création d'un impôt de solidarité pour la planète sous la forme d'une contribution des grandes entreprises qui alimenterait un fonds pour la transition écologique n'est pas une idée en l'air car la dette environnementale, c'est aussi et c'est surtout la dette du capital. Mais, en matière d'écologie, l'ambition ne se réduit pas à des logiques fiscales, nous y reviendrons, mais doit imprégner l'aménagement du territoire, la mobilité et les infrastructures, mais aussi l'alimentation et la consommation au quotidien, le logement et la rénovation urbaine.

Je ne demande à personne de partager l'argumentation de la motion de renvoi en commission présentée par les députés du groupe GDR. Contrairement à d'autres ici, je ne suis pas à même de juger du bien-fondé ou non des travaux parlementaires de ces derniers jours. Quelle que soit notre étiquette politique, quel que soit le jugement que nous pouvons porter les uns et les autres sur les orientations du PLFR pour 2018, accordons-nous néanmoins sur le fait que les conditions d'une discussion parlementaire n'ont pas été réunies, raison pour laquelle je vous invite à prendre vos responsabilités et à renvoyer le texte en commission.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.