Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du lundi 12 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Cela vous fait sourire, mais pas moi. C'est dommage de porter aussi peu de considération à une telle proposition. Nous avons essayé de réfléchir, quand vous, vous écartez des suggestions avec des tracts comme tout à l'heure. Des dispositifs de PTZ ont été déployés dans le logement, pourquoi ne pas en imaginer pour des véhicules ? L'avantage étant que le contribuable n'ait pas à sortir d'argent, argument que vous avez utilisé pour défendre le prélèvement de l'impôt à la source. Cette proposition rétablirait le pacte de confiance et apporterait une réponse à la crise sociale et écologique sans surcoût pour les usagers.

Vous le voyez, monsieur le ministre, notre groupe peut s'opposer à votre politique lorsqu'elle ne nous paraît pas aller dans le bon sens, tout en essayant modestement d'élaborer des solutions ensemble. Il est dommage que cet effort ne suscite que des sourires : ne balayez pas d'un revers de main les propositions des autres, lesquels ont aussi quelque expérience, modeste, mais qui peut être utile !

Nous vous demandons solennellement d'étudier cette proposition. Je suis prêt à écouter les arguments contraires et à travailler avec vous pour éviter que le prix des carburants n'augmente encore, comme cela est prévu en janvier prochain.

Enfin, monsieur le ministre, Joël Giraud explique dans son rapport que les déficits sont en légère baisse : je pense que vous aurez l'honnêteté de dire avec moi que c'est la cession par l'État de 2,35 % du capital de Safran pour 1,24 milliard d'euros qui a permis de contenir le déficit à 80 milliards d'euros. Cet élément, tout à fait incontestable, est utile pour afficher un déficit à 80 milliards d'euros, mais on ne peut pas dire que le déficit budgétaire se réduit substantiellement. Cela ne signifie d'ailleurs qu'une seule chose : en termes de dépenses publiques et de transformation en profondeur de notre pays, il y a encore beaucoup à faire. Il nous reste trois ans et demi pour rétablir l'équilibre budgétaire.

Dans ces conditions, nous considérons que ce projet de loi de finances rectificative est insuffisant. Nous ne le voterons pas, à moins que le Gouvernement n'essaie d'avancer en direction de ceux pour qui, comme vous le dites souvent, monsieur le ministre, le travail doit payer davantage, alors qu'à l'heure actuelle, il paie moins, du fait de la charge au quotidien que représente pour eux le transport.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.