Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du lundi 12 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Article 2

Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics :

Je constate simplement que vous souhaitez que ces 600 millions deviennent des dépenses publiques supplémentaires. Avant sans doute de dire l'inverse plus loin dans le débat !

Par ailleurs, nous avons une vision complètement différente des choses. La remarque du président Woerth n'est pas tout à fait infondée : si nous nous trouvions dans le cadre du budget général, nous n'aurions pas ce débat ! Mais il s'agit d'un compte d'affectation spéciale. Nous devons nous intéresser à l'ensemble des dépenses de la nation. Du point de vue de l'autorisation parlementaire, n'aurions-nous pas intérêt à discuter des moyens d'éviter ces affectations ? Ce sera le rôle de ceux qui seront à ma place dans les années à venir, comme ce fut celui de ceux qui m'ont précédé. J'imagine que M. Woerth s'est aussi beaucoup battu au sujet des affectations des recettes fiscales. Ces discussions vous éviteraient de vous énerver inutilement, monsieur de Courson, ce qui n'est jamais bon.

M. Woerth a affirmé que nous aurions dû en profiter pour baisser le prix de l'essence. C'est un débat intéressant, mais rappelons que l'essence produit beaucoup de CO2, tandis que le diesel émet un peu moins de CO2 mais beaucoup de particules fines. On sait que les deux sont mauvais pour la santé, en particulier les secondes. Or nous ne voulons pas être complices d'un scandale sanitaire – les faits en la matière sont connus – comme certains d'entre vous ont pu l'être s'agissant de l'amiante.

Soit on est courageux et on essaie de dire la même chose pendant la campagne présidentielle et quand on est aux responsabilités, soit on ne l'est pas, on est contradictoire, on change d'avis. On change même d'avis, parfois, entre ce qui est imprimé par son parti politique et ce qu'on défend dans l'hémicycle ! Chacun pourra constater les différences. En tout état de cause, notre débat est respectueux de l'autorisation parlementaire.

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