Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 12 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Article 5 et état b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Je vais le répéter d'emblée, puisque certains, ici, sont prompts à donner des leçons de morale : il ne s'agit en aucun cas, par le présent amendement, de remettre en cause l'existence d'une aide médicale d'urgence pour soigner les personnes en état critique ou touchées par des épidémies. En revanche, cette aide doit se limiter à ces situations bien précises, car rien ne justifie de prendre en charge gratuitement des soins non vitaux pour des personnes qui séjournent sur notre territoire de manière, je le rappelle, illégale et sans jamais cotiser un centime.

La ministre de la santé considérait la semaine dernière cette augmentation comme nécessaire, d'une part pour lutter contre les épidémies, d'autre part parce que ne pas les traiter immédiatement nous coûterait bien plus cher. Quelle hypocrisie ! On sait bien que la majorité du budget de l'AME ne sert ni à financer des soins vitaux ni à lutter contre ces fameuses épidémies. Les Français ne sont d'ailleurs pas dupes. Il a fallu attendre 2011 pour que les cures thermales – j'ai bien dit : les cures thermales – ne soient plus remboursées par l'AME. On a donc du mal à justifier qu'un étranger bénéficiaire de l'AME coûte en moyenne près de 3 320 euros par an, contre 2 900 euros pour un Français. De nombreux abus persistent ; cela devrait coûter aux contribuables 11 643 907 euros de plus que prévu en 2018, car, comme chaque année, le budget de l'AME est sous-évalué.

Une telle politique est irresponsable. Il faut absolument inverser le processus et réduire les dépenses au lieu d'augmenter encore ce budget. Pour cela, il faudrait faire preuve de courage en luttant contre l'immigration illégale et en modifiant le régime de l'AME. Les Français ne peuvent payer encore et toujours pour des aides prodiguées par une politique aussi dilatoire que, je le répète, irresponsable.

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