Intervention de Olivier Faure

Séance en hémicycle du lundi 3 juillet 2017 à 15h00
Débat sur la déclaration du président de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Faure :

Monsieur le président du Congrès, monsieur le président du Sénat, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, mes chers collègues, le président Emmanuel Macron a finalement choisi, pour s'exprimer, la forme la plus commode, celle du Congrès, où, sitôt son discours achevé, il s'échappe : le Président parle, mais il ne débat pas. Il n'est donc plus parmi nous mais il a suffisamment de représentants ici pour m'entendre ; c'est donc à lui que je veux m'adresser.

Monsieur le Président de la République, dans un monde où tout va si vite et où les exigences citoyennes sont si grandes, la puissance tient moins à la force que l'on impose qu'à l'adhésion que l'on suscite. Vous avez, au mois de mai, puis au mois de juin, acquis la légitimité du pouvoir, mais vous n'avez pas encore gagné l'adhésion des Français ; cela reste devant vous.

Créer cette adhésion tient en une phrase, qui n'est pas de moi, mais de Pierre Mendès France : « Gouverner c'est choisir, si difficiles que soient les choix. » Tel est bien votre problème, monsieur le Président de la République. Vous avez décidé d'occuper le terrain par la verticale, vous posez l'autorité, vous mimez l'homme de décisions. Mais si l'on sort du champ, si l'on prend le contrechamp, l'image n'est plus aussi nette, pour ne pas dire qu'elle est parfois floue. Ce flou se résume en une tournure qui est bien de vous, celle-ci, et tient en trois mots : « en même temps ».

Choisir, monsieur le Président de la République, ce n'est pas prôner à Bruxelles l'ouverture aux réfugiés et, en même temps, laisser stigmatiser les associations et accepter que l'indignité s'installe aux abords de Calais. Choisir, ce n'est pas écrire que l'état d'urgence n'a pas vocation à durer et, en même temps, vouloir graver des mesures d'exception dans le marbre du droit commun.

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