Intervention de Roxana Maracineanu

Séance en hémicycle du mardi 13 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Enseignement scolaire – sport jeunesse et vie associative

Roxana Maracineanu, ministre des sports :

Monsieur le député, je lirai votre rapport avec d'autant plus de plaisir que cette question m'intéresse beaucoup. Comme vous le soulignez, la France dispose d'une forte culture d'organisation d'événements : on peut citer l'Euro de football en 2016, la Ryder Cup en 2018, ou encore la coupe du monde féminine de football en 2019 et la coupe du monde de rugby masculin en 2023, sans oublier les Jeux olympiques et paralympiques, qui auront lieu à Paris en 2024.

Le potentiel du marché de ces grands événements sportifs internationaux, qu'on appelle les GESI, est très important, tant sur le plan économique et social, qu'en termes de visibilité internationale. Les États qui accueillent ces événements font des investissements lourds, mais ils présentent plusieurs caractéristiques positives, ainsi que d'importantes potentialités dans des domaines divers : ce sont des vecteurs d'attractivité touristique des territoires et ils contribuent au rayonnement international du pays hôte, au même titre que les événements culturels. Ils peuvent rehausser la consommation intérieure, dès lors que sont mises en oeuvre des stratégies susceptibles d'allonger la durée moyenne du séjour des visiteurs. À ce titre, je travaille effectivement avec les services déconcentrés et avec nos CTS à monter des projets sportifs de terrain qui pourront favoriser l'allongement de cette durée de séjour sur le territoire.

Ils constituent aussi des catalyseurs de projets publics de modernisation d'infrastructures sportives, de réseaux de transport et de communication, ainsi que de santé et d'accueil. Ils ont un effet d'entraînement sur les autres marchés de l'économie du sport, tels que les textiles, les articles de sport, le numérique, la santé et le bien-être. J'ajoute que la complexité du cahier des charges qui nous est imposé par les organisations sportives internationales suppose la mise en oeuvre de solutions innovantes, en termes de financement, de conception, de réalisation et de maintenance.

C'est sur ce constat d'un potentiel gisement de retombées économiques et sociales très significatives que s'est ainsi structurée la réflexion préalable à la constitution de la filière sport, cette filière de service que je copréside avec M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie, et qui a pour objet d'identifier, de mettre en oeuvre et de développer les leviers de croissance collective de l'économie du sport français. Cette filière s'est récemment rapprochée d'une autre filière particulièrement concernée par l'accueil de ces événements en France, la filière « Rencontres d'affaires et événementiel », dans le cadre d'un contrat de partenariat signé le jour de la restitution de votre rapport au comité interministériel du tourisme, le 19 juillet.

Ces filières sont des plateformes qui réunissent des acteurs publics et privés et qui fédèrent ainsi des services de l'État, des opérateurs publics tels que Atout France, ou la future Agence du sport français, les entreprises, les fédérations et les ligues sportives. Elles constituent à l'évidence des supports idéaux pour le partage d'initiatives en faveur de l'optimisation des retombées de l'accueil de ces GESI en France. Enfin, comme la réussite de toute organisation d'événement ne peut être appréciée qu'à l'issue d'une évaluation méthodologique rigoureuse, le ministère des sports poursuivra la démarche engagée avec le soutien scientifique de l'Observatoire de l'économie du sport, qui vise à bâtir un corpus d'analyse des retombées économiques, sociales et sociétales de ces événements.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.