Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 13 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Mission enseignement scolaire (état b)

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Vous avez voulu que nous allions au fond des choses : merci donc de me laisser parler pour me permettre d'aller au fond de tous les points que vous avez abordés. Il n'y a donc pas 80 000 AESH : pour l'essentiel, on trouvait surtout, voilà un an et demi, des contrats aidés sur ces supports. Nous avons – non sans essuyer, d'ailleurs, de nombreuses critiques – diminué le nombre de contrats aidés pour leur substituer des AESH, et avons même entrepris d'en affecter davantage.

Nous visons ainsi à n'avoir plus, au terme du quinquennat, que des AESH pour aider les élèves. Ces personnels recevront une formation de 60 heures par an – c'est l'engagement que nous avons pris et que nous allons tenir.

Rentrée après rentrée – je pense que c'est l'engagement que vous me demandiez de prendre, et que je prends bien volontiers – , nous continuerons à recruter des AESH : moins de contrats aidés et plus d'AESH. Pour la première fois, à cette rentrée 2018, on compte plus d'AESH que de contrats aidés, mais il reste encore plus de 30 000 de ces derniers pour accueillir les élèves en situation de handicap.

Nous sommes donc tous parfaitement conscients de ce que la situation antérieure n'était pas bonne, et je vous remercie de le reconnaître. Nous sommes en train de l'améliorer avec ces contrats, qui sont potentiellement plus robustes et qui permettent notamment à leurs titulaires d'être mieux payés. Vous dites que certains AESH ont affiché leur fiche de paie parce qu'elle est très faible. C'est exact, mais elle l'est moins parce que le salaire lui-même est faible que parce que presque tous ces personnels sont à temps partiel, du fait que leur emploi suit le temps scolaire. Le progrès que nous visons consiste à permettre, pour des raisons de rémunération de ces personnels et de continuité du suivi des enfants, que les AESH puissent être employés sur le temps scolaire et sur le temps périscolaire. Le Plan mercredi nous y aidera.

Il n'y a rien de polémique dans tout cela. Vous poursuivez ces objectifs autant que nous-mêmes ; nous pouvons donc les examiner très calmement. C'est ce que nous sommes en train de faire avec la concertation dont je parle, qui aura lieu jusqu'en février : elle vise à déterminer de façon technique comment nous pouvons y parvenir, en lien avec les collectivités locales. Ce gouvernement prévoit donc d'augmenter le nombre d'AESH, de les former davantage et d'assurer plus de formation des professeurs en la matière. On peut toujours prétendre le contraire mais tous ces éléments prouvent mes dires. Je ne vois pas l'intérêt que nous aurions à décrire une situation différente de celle que je viens de décrire, si ce n'est – pardon de le dire – pour créer des polémiques inutiles.

Je ne pense pas que vous voulez en créer : je vous donne les explications que vous attendez, je réponds aux propos des uns et des autres et j'y passerai le temps qu'il faut. Je peux prendre un engagement concernant les sujets que vous avez soulevés : nous pouvons produire des documents, même dans des délais assez courts, explicitant l'ensemble de ces chiffres si les documents budgétaires ne permettent pas de les comprendre de manière suffisamment précise. Je n'ai aucun problème avec cela : vous pourrez connaître les dépenses effectuées, année après année, en matière de formation, aussi bien des AESH que des contrats aidés, ainsi que les engagements que nous prenons en matière de formation. Tout cela est parfaitement contrôlable, et c'est bien naturel, par la représentation nationale.

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