Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 14 novembre 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Plan d'investissement dans les compétences

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Madame la députée, vous avez posé la bonne question : comment une nation peut-elle se projeter dans l'avenir si 1,3 million de nos jeunes ne se projettent pas dans leur propre avenir ? C'est pour cela que, dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté et du plan d'investissement dans les compétences, nous faisons des jeunes notre priorité.

Plus d'un million de jeunes va pouvoir se former dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences, dans les 10 000 formations numériques, les 10 000 formations à l'emploi vert, ou encore dans les métiers en tension.

Mais je veux d'abord insister sur la situation des jeunes qui sont le plus en difficulté, ceux qui ont décroché à l'école, malgré les efforts que fait le ministère de l'éducation nationale pour les aider à aller au bout de leur parcours. Face à ces jeunes, il faut aussi d'autres méthodes, et la mobilisation des entrepreneurs sociaux et des associations, qui sont très innovantes et très nombreuses en France, est un atout formidable.

C'est pour cela que, dans le projet de loi de finances pour 2019, nous augmentons fortement les moyens des établissements pour l'insertion dans l'emploi, les EPIDE, et des écoles de la deuxième chance, qui ont des résultats avérés auprès de jeunes qui, après avoir décroché, ont retrouvé le chemin de la confiance, de l'estime de soi et de l'emploi. C'est pour cela que j'ai demandé aux missions locales de travailler en lien avec l'Aide sociale à l'enfance, les clubs sportifs et les éducateurs pour aller chercher les jeunes là où ils sont. Dans les zones rurales, il faut faire la tournée des villages et des petites villes ; dans les villes, il faut aller chercher les jeunes au bas des tours, sans attendre qu'ils viennent d'eux-mêmes.

C'est pour cela aussi que nous avons nommé un délégué interministériel aux quartiers prioritaires de la ville, Patrick Toulmet, pour développer l'apprentissage. Avec Jean-Michel Blanquer et Julien Denormandie, nous le soutenons dans sa mission, qui consiste à aller chercher ces jeunes partout sur le terrain, pour leur permettre d'accéder à l'apprentissage. Il importe aussi que ces jeunes acquièrent les savoir-être professionnels : c'est la raison pour laquelle le plan d'investissement dans les compétences prévoit 200 millions d'euros pour les prépa apprentissage, les prépa compétences, au sein desquels les jeunes recevront ces savoir-être. Comme le disait Léo Lagrange, il ne faut pas tracer une seule route aux jeunes, il faut leur ouvrir toutes les routes. C'est ce que nous allons faire ensemble !

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