Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du vendredi 16 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Après l'article 60

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Je ne crois pas à votre innocence. Quand bien même cet amendement de onze pages n'en ferait qu'une seule, je comprendrais le résultat que vous cherchez à atteindre : le contrôle d'une taxe qui relève du judiciaire, avec toute l'ampleur que cela implique, relèvera désormais de l'administration, c'est-à-dire d'un ordre juridictionnel et procédural différent, et donc d'un ordre de châtiment totalement différent également.

Or la procédure administrative est moins périlleuse, disons-le comme ça, que la procédure judiciaire. Or, à quoi s'appliquera cette procédure moins périlleuse ? À rien moins qu'aux « modalités de recouvrement et de contrôle de la taxe générale sur les activités polluantes et de la TVA afférente aux livraisons de produits pétroliers ». Autrement dit, deux des sujets les plus sensibles en matière de pollution !

Monsieur le secrétaire d'État, récemment encore, vous siégiez sur les bancs de cette assemblée : vous connaissez nos conditions de travail et savez fort bien que les députés d'un groupe organisent un roulement, et qu'il est parfaitement nécessaire, pour un parlementaire qui entre dans ce roulement, de disposer d'un minimum d'informations sur les sujets en discussion. Vous n'ignorez donc pas que nombre d'entre nous, quand bien même auraient-ils la capacité de lire d'un coup d'oeil onze pages, ne sont pas capables d'évaluer tous les aspects d'un tel amendement.

En conséquence, je m'en tiens à un principe de suspicion qui, dans votre cas, me semble toujours justifié.

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