Intervention de Maxime Minot

Séance en hémicycle du lundi 19 novembre 2018 à 21h30
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Article 1er et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Semaine après semaine, texte après texte, le même scénario se répète encore et encore, à quelques trop rares exceptions près. Là où le Sénat et l'opposition proposent, le Gouvernement et la majorité imposent, et cela illustre bien, finalement, l'intérêt que vous portez à la procédure législative. Vous seuls avez raison, mais souvent contre tous et au détriment de l'intérêt général. Mais revenons au texte.

Là où vous suivez une logique comptable, en recherchant de petites économies au détriment de la véritable ambition d'une justice pour tous, le Sénat a proposé une trajectoire budgétaire à la hauteur des besoins, qui sont immenses.

Là où vous remettez en cause l'équilibre de la procédure pénale en conférant de nouvelles prérogatives, parfois disproportionnées, au parquet, au détriment du juge d'instruction, le Sénat vous a opposé la nécessaire garantie des libertés et le contrôle du juge.

Là où vous vous inscrivez dans la droite ligne de l'ère Taubira, avec des peines alternatives accrues à la prison, afin d'éviter d'avoir à atteindre l'objectif présidentiel de construction de places, le Sénat a opté, en responsabilité, pour un réarmement pénal nécessaire face à la crise de l'autorité.

Là où vous éloignez nos compatriotes de l'accès à la justice en préfigurant la disparition des tribunaux d'instance, le Sénat a clarifié la réforme de la première instance en veillant au maillage territorial et à la proximité de l'institution judiciaire.

Là, enfin, où vous ne parlez pas aux victimes, le Sénat propose des mesures opérationnelles et concrètes pour renforcer leurs droits.

Non, madame la ministre, chers collègues de la majorité, ce texte ne marque pas une révolution et encore moins une évolution de notre système judiciaire, mais bien une régression. Mais, comme à votre habitude, vous n'écouterez personne et n'entendrez pas, à l'image de ce qui s'est passé ce week-end partout en France, cette colère monter contre une politique qui n'est pas à la hauteur des enjeux. Ce texte en est malheureusement une nouvelle illustration.

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