La défense de cet amendement de repli me permettra de poursuivre sur la nécessité d'apporter des moyens supplémentaires à la justice.
Si nous raisonnons en termes de pourcentage du PIB, qui est le seul indicateur pertinent, puisqu'il nous permet de comparer avec nos partenaires européens, hors inflation, d'année en année, l'évolution de la part de la richesse nationale que nous consacrons au budget de la justice, nous nous apercevons que cette part s'élève à 0,36 %. C'est dérisoire. L'augmentation que vous nous présentez ne fera qu'améliorer de quelques centièmes cette proportion. Il faut tendre vers l'objectif de consacrer au moins 0,5 % de la richesse nationale à la justice, car il faut se donner les moyens d'une justice plus efficiente et plus rapide, qui accorde de la considération aux victimes et qui soit à l'image d'une république forte, ce qu'elle n'est pas lorsqu'elle est rendue dans des bâtiments délabrés. Il faut une justice qui dispose d'un nombre suffisant de places de prison pour que la sanction pénale, prononcée au nom du peuple français, puisse être exécutée. La sanction doit être dissuasive.
Il faut également doter la justice de moyens de prévention et de sanction à la hauteur de la dégradation des conditions de sécurité dans notre pays, ce que le texte ne propose malheureusement pas. C'est pourquoi, si le précédent amendement n'est pas adopté, cet amendement de repli vise au moins à revenir à la trajectoire quinquennale prévue par le Sénat, à savoir 33 % d'augmentation sur la période quinquennale.