Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du mardi 20 novembre 2018 à 21h30
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Je tiens à saluer l'amendement en discussion, qui ouvre une perspective de construction de structures intéressante. Cette catégorie existe déjà, en réalité – ce sont aujourd'hui les quartiers de préparation à la sortie – , mais on a habilement changé son nom. De toute façon, la dénomination n'a aucune importance, l'essentiel étant de développer ces structures pour assurer un meilleur maillage du territoire. En effet, je suis plutôt partisan de les voir remplacer les places de prisons actuelles pour une bonne maîtrise des finances publiques.

Notre collègue Ciotti expliquait à l'instant que la délinquance et le crime explosent dans le pays et qu'il n'y a pas assez d'incarcérations. Mais il semblait plutôt préconiser l'encellulement individuel dans les centres de détention et les maisons centrales, c'est-à-dire où il n'y a actuellement pas de problèmes, ceux-ci apparaissant davantage dans les maisons d'arrêt. D'ailleurs, la délinquance n'augmente pas – elle tend même à baisser pour certains types de délits – , et pourtant on incarcère de plus en plus. C'est bien qu'il y a un problème, même plusieurs. Je vous ai parlé de celui de la détention provisoire, mais il y en a un autre : celui de l'échelle des peines et du code pénal lui-même. Les députés n'ont cessé – mais comme je viens d'être élu, je ne m'inclus pas dans le lot – d'augmenter les peines : tel délit est devenu passible de deux ans de prison au lieu d'un an, tel autre de cinq ans au lieu de trois ans, etc. Après, on s'étonne qu'il y ait trop de gens en prison ! Oui, mes chers collègues : il y a trop de gens en prison parce que, dans bien des cas, on incarcère pour rien !

Nous devons donc mener une réflexion sur les peines et incarcérer le moins possible. C'est un enjeu pour la bonne gestion des deniers publics. Je m'adresse là aux députés des deux droites en présence, pour faire vibrer leur corde libérale : l'incarcération coûte cher ; alors faites des économies, mettez le paquet sur le milieu ouvert ! Et – je m'adresse maintenant à la droite plus à droite – …

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