Intervention de Didier Guillaume

Réunion du mercredi 14 novembre 2018 à 16h30
Commission des affaires européennes

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Madame Le Peih, nous n'avons pas de volonté de recentralisation, les régions seront associées. C'est la volonté du Gouvernement et la mienne. En 2019, nous allons créer un groupe de travail avec l'Association des régions de France (ARF) pour avancer. Les disparités sont tellement nombreuses, il est mieux de coordonner les choses. L'urgence reste aujourd'hui de définir le niveau commun européen.

Ce que vous avez fait est bien pour faire face aux contrôleurs. Je le dis avec le sourire, bien sûr, mais j'ai tellement assisté à des situations de ce genre dans mon département, alors qu'on ne devrait pas craindre un contrôle et dans l'immense majorité des cas tout est régulier, il n'y a aucune fraude. Restent que les agriculteurs les supportent mal. Ils me disent qu'ils ont autre chose à faire ; je leur réponds qu'ils n'aimeraient pas que certains touchent des aides dont ils ne devraient pas bénéficier et les contrôles sont donc quelque chose de normal. Alors ils disent qu'il y a trop de bureaucratie ; je ne peux pas leur dire le contraire. Entre le moment où ils déclarent et le moment où ils perçoivent les aides, deux ans et demi plus tard, avec les contrôles, je reconnais que ça fait beaucoup. J'ai même rencontré un agriculteur qui m'a dit qu'il ne demandait plus les aides. C'est dramatique d'en arriver là.

La pêche, je l'ai dit, ne peut pas être une variable d'ajustement. Je suis ministre de l'agriculture et de l'alimentation, mais aussi de la forêt et de la pêche et du reste. On ne peut pas avoir des titres à rallonge, parfois le mot « forêt » ou le mot « pêche » y est ; mais, quand j'ai rencontré le président Gérard Romiti, j'ai rappelé que j'étais le ministre des pêcheurs et que je ne m'occupe pas de la pêche seulement quand j'ai du temps. C'est un ensemble. Il y a de vraies difficultés à trouver des jeunes qui veulent partir la nuit, partir plusieurs jours, même si c'est d'ailleurs plutôt bien payé et que la formation est plutôt bonne. C'est un véritable problème, un peu comme dans les lycées agricoles. Il faut absolument retrouver des jeunes qui peuvent embrasser le beau métier de marins.

La France a exprimé son opposition claire à la pêche électrique à l'Union européenne. Un compromis n'a pu être dégagé.

La France a été également contre les obligations de débarquement mais cela s'appliquera tout de même au 1er janvier 2019. Nous verrons si des aménagements peuvent être trouvés. Nous parlerons aussi lundi des quotas de thon. Tous ces sujets doivent être menés de front et il faut gagner ; et pour gagner, comme dans le versant agricole, il faut avoir des alliés – ce sont d'ailleurs globalement toujours un peu les mêmes,

S'agissant du pôle de compétitivité Aquimer, nous souhaitons le conforter mais je ne peux vous en dire plus à ce stade.

Nous avons fait la demande s'agissant d'un poste de contrôle à Boulogne-sur-Mer. Nous espérons l'avoir car c'est effectivement très important.

Oui, monsieur Dirx, il faut que le monde rural soit au coeur de la PAC. J'étais vendredi après-midi dans les coteaux du Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques, qui ont été retirés tandis qu'Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary, Bidart, Biarritz ont été ajoutés en ZDS. Ce n'est pas facile à comprendre. Il y a des critères complexes et parfois certains critères priment sur d'autres. Aujourd'hui, on ne peut pas absolument pas bouger, car le sujet est très encadré. La carte est en attente de validation finale par la Commission européenne pour être mise en oeuvre en 2019. Je crois savoir que la Commission l'aurait même déjà validée. Comme je l'ai indiqué, le Gouvernement accompagnera les plans de transition. Nous ne pouvons pas faire autre chose.

Si vous me demandez si cette carte est bonne, je n'y suis absolument pour rien mais réponse est oui car de nombreux territoires y entrent. Mais d'autres sortent bêtement. La France est globalement gagnante mais dans le Clunisois, le Marais-Poitevin, les coteaux du Béarn, le Gers, l'Indre-et-Loire, une dizaine de cas, les gens ne sont pas contents. Nous sommes en France : ceux qui gagnent ne disent rien – il ne s'agit pas de dire merci mais ils ne font pas savoir le côté positif – et ceux qui perdent manifestent leur légitime mécontentement.

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