Intervention de Gilbert Collard

Séance en hémicycle du vendredi 23 novembre 2018 à 15h00
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Avant l'article 52 (amendements appelés par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilbert Collard :

Je vous prie de m'excuser, cher collègue, pour ne pas poursuivre votre chapelet – Syndicat de la magistrature, CGT et compagnie… Ce n'est pas ma tasse de thé… ou de vodka, pour faire allusion à de très anciennes périodes, celles où le parti communiste était affilié à Moscou. C'était une autre époque !

Madame le ou la garde des sceaux – tout dépend de votre choix grammatical – , j'ai très franchement l'impression, sachant que vous avez une mission à accomplir, qu'en votre for intérieur, cela vous coûte. Je me permets de le dire parce que vous êtes trop juriste, trop éthique pour ne pas vous rendre compte de ce que signifie, en quelque sorte, ce passage en force.

On a l'impression que vous craignez de recourir à un projet de loi classique. Pourquoi ? Pourquoi cette crainte ? Ayons tout de même conscience, les uns et les autres, que ce qui se passe à l'extérieur du Parlement est lié à un fait bien réel : il n'existe plus de forum démocratique. Si les gens prennent la rue, c'est parce que nous ne prenons plus la voix : on se tait, le Parlement ne parlemente plus, le Parlement ne discute plus de la loi mais il la subit par le fait d'une majorité certes élue démocratiquement mais un peu disciplinaire. Cela a un impact à l'extérieur.

Je le dis, sous réserve de me tromper, mais je souhaite enrichir la réflexion : à force de vouloir absolument aller vite, de ne pas recourir aux procédés habituels, classiques, ne prend-on pas le risque d'exaspérer le silence et de le faire éclater, un jour ou l'autre, d'une manière surprenante ?

Recourons aux techniques démocratiques habituelles ! Un projet de loi, une discussion, une dispute démocratique, mais on ne subit pas ! L'ordonnance de 1945 est trop importante ! On ne peut pas la réformer en fraude ! Au fond de vous, madame la ministre, même si vous ne le direz pas, je pense que vous êtes d'accord sur ce point.

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