Intervention de Sophie Auconie

Séance en hémicycle du mardi 10 octobre 2017 à 15h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat sur l'avenir de l'union européenne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la ministre, mesdames les présidentes des commissions des affaires étrangères et des affaires européennes, mes chers collègues, enfin, l'Europe est au coeur de nos discussions, enfin, la France revient dans le jeu européen pour faire avancer cette belle idée pour les citoyens tant français qu'européens. J'applaudis, évidemment, avec grande satisfaction, en tant que députée nationale ; en tant qu'ancienne parlementaire européenne, je mesure combien la position du Président de la République et du Gouvernement redonne du sens à l'influence française au sein des institutions européennes.

L'Europe est non pas une option, mais une nécessité vitale : le XXIe siècle est celui des États-continents, et les pays membres de l'Union européenne doivent s'unir pour peser face aux grandes puissances de demain, grâce à ce qu'Aristide Briand appelait « une sorte de lien fédéral ». La France seule, l'Allemagne seule, l'Italie seule, la Pologne seule, aucun État membre n'est plus à l'échelle utile pour être à la hauteur de nos partenaires d'aujourd'hui et, surtout, de ceux de demain. Le Président de la République l'a souligné dans ses discours d'Athènes et de la Sorbonne, et les membres de notre groupe y souscrivent totalement.

La politique européenne de cette législature appelle à une réelle évolution des institutions et du fonctionnement de l'Union européenne. Nous espérons que le Gouvernement concrétisera son projet de renouveau ambitieux, à la hauteur de ce que l'Europe peut nous offrir, même si, cher Jean-Louis Bourlanges, nous en mesurons les difficultés.

Cette approche proactive doit nous permettre de doter l'Union européenne d'outils efficaces, afin de lutter contre les fléaux qui touchent les États membres : le désintérêt alarmant des citoyens pour la construction de l'Union européenne et sa vie démocratique, le réchauffement climatique, la concurrence déloyale qui profite du manque de volonté et de courage politique empêchant de parvenir à une harmonisation fiscale et sociale, et, plus largement, la problématique terroriste et les menaces diplomatiques.

L'Union européenne est la meilleure voie de protection de notre souveraineté, car elle a profondément évolué depuis les cinquante dernières années. Pour cela, je tiens d'abord à rappeler la nécessité de développer et de consolider notre marché intérieur. Il est essentiel de développer les marchés de demain, notamment ceux de la robotique, du numérique et de la domotique. Les géants de demain peuvent être européens si nous prenons le temps de les construire, comme nous avons commencé à le faire avec Airbus : les noces entre Alstom et Siemens sont annoncées, et nous suivrons ce dossier avec vigilance, et l'entreprise STX peut constituer un embryon d'entreprise européenne.

Jean Monnet disait que les pays d'Europe avaient besoin de marchés plus larges pour assurer à leur peuple la prospérité que les conditions modernes rendent possible et par conséquent nécessaire. Depuis, nos marchés ont bien évolué, mais la question demeure : comment faire pour que l'Europe reste une locomotive dans le monde de demain ?

À notre sens, des accords de libre-échange permettraient aux États membres de mener une politique commerciale et industrielle de partenariat commune à l'échelle mondiale, à même de promouvoir le standard européen de négociation et de faire rayonner nos économies à l'échelle mondiale. J'appelle, sur ces thématiques, à une Europe offensive, une Europe qui n'hésite pas à protéger ses marchés publics lorsque ses partenaires en font autant, et qui conditionne l'ouverture des siens à la seule réciprocité de nos partenaires ; une Europe qui utilise sa monnaie pour consolider son modèle et qui n'a pas peur de la mettre en valeur, avec un budget fort au sein d'une zone euro forte et un ministre des finances européen disposant de pouvoirs ; une Europe, enfin, qui ne laisse pas la sécurité de ses citoyens de côté. À cet égard, je salue la proposition du Président de la République d'instaurer une force commune d'intervention à l'horizon 2020. Soyons audacieux et avançons vers l'armée européenne !

Je conclus en disant que la politique européenne du Gouvernement sera soutenue par notre groupe, car, plus que jamais, nous avons la France pour patrie, l'Europe pour frontière, et le monde pour horizon.

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