Intervention de Charles de la Verpillière

Séance en hémicycle du lundi 26 novembre 2018 à 16h05
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Article 5 et état b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de la Verpillière :

Plusieurs orateurs ont déjà rappelé que, jusqu'à présent, le surcoût des opérations extérieures et des missions intérieures était financé par l'ensemble des ministères en fin d'année, lorsqu'il était possible de le calculer. Or, monsieur le ministre, votre article 5 prévoit que ce surcoût sera cette année supporté intégralement par le budget des armées. Cette décision a une traduction concrète : elle vous amène en particulier à prélever 320 millions d'euros qui devaient financer des achats d'équipements et d'armements dont nos armées ont tant besoin.

Une telle mesure va bien au-delà d'une correction budgétaire que l'on s'attend à voir inscrite dans une loi de finances rectificative. Vous brisez une règle d'or et vous reniez vos propres promesses. Je rappelle que sous le précédent quinquennat– je crois me souvenir que nous étions alors tous les deux sur les bancs de l'opposition – , M. Le Drian avait obtenu, année après année, que le surcoût des opérations extérieures soit financé par l'ensemble des ministères, dans le cadre d'une solidarité interministérielle. Cette règle a même été inscrite dans la loi de programmation militaire 2014-2019, et votre gouvernement l'a reprise en toutes lettres dans la loi de programmation militaire 2019-2025.

Vous reniez des promesses. Vous revenez sur une règle qui faisait consensus sur tous les bancs de cette assemblée, particulièrement au sein de la commission de la défense nationale et des forcées armées. Plus grave encore, vous reperdez la confiance de nos militaires.

Le quinquennat de M. Macron a mal débuté en matière militaire, avec l'annulation de 850 millions d'euros à l'été 2017, ce qui a conduit à la démission du général de Villiers. La loi de programmation militaire votée ensuite avait ramené un petit peu de confiance et d'espoir au sein de nos armées. Par cette décision, monsieur le ministre, votre gouvernement perd la confiance de nos militaires, qui sont engagés dans des conditions difficiles, notamment au Sahel. Ce n'est vraiment pas le moment. C'est un mauvais coup que vous portez à nos armées !

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