Intervention de Anne Bringault

Réunion du jeudi 8 novembre 2018 à 9h30
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Anne Bringault, coordinatrice transition énergétique du Réseau action climat :

Je vais grouper votre question avec celle de M. Colas-Roy, à laquelle je n'ai pas répondu et qui est relative au nombre d'emplois susceptibles d'être créés par la transition énergétique.

Tous les scénarios prévoient une hausse du nombre d'emplois, les énergies renouvelables nécessitant davantage d'emplois que les énergies fossiles et le nucléaire. De même, la rénovation des logements va nécessiter la création d'emplois. Peut-on avancer un chiffre ? Je préfère attendre le rapport de Mme Parisot. La PPE contient un volet « programmation des emplois et des compétences » qui est censé chiffrer ce qu'elle générerait en termes d'emplois et de compétences. Ce volet a été transféré au ministère du travail – nous en revenons là à la difficulté de la transversalité entre les ministères – mais il n'a jamais été chiffré. Mme Parisot est chargée de le faire.

J'attends donc avec impatience ce document qui devrait donner une visibilité sur les besoins en emplois et en compétences, besoins qui devront ensuite être déclinés dans les régions, lesquelles sont en train d'élaborer leur propre schéma. Ce document nous permettra également de savoir comment faire monter en compétence les acteurs au niveau des bassins d'emplois.

Je rappelle d'ailleurs que le CLER anime le réseau Formaterre, qui propose des formations liées à la transition énergétique. Il existe donc bien des acteurs, sur le terrain, qui préparent, en termes de formation, la transition énergétique.

Des formations sont également prévues pour les artisans. Le dispositif DOREMI permet de créer des groupements d'artisans pour des rénovations très performantes de maisons individuelles. Les expérimentations de ce dispositif ont montré que nous savons rénover de manière très performante des maisons individuelles à un coût très raisonnable, accessible aux ménages précaires ; si ma mémoire est bonne, la moitié des rénovations a été effectuée par des ménages précaires.

Maintenant, les artisans doivent connaître les bonnes pratiques et apprendre à travailler ensemble, à travailler de manière globale – un plombier, un maçon, un couvreur… Ils doivent ainsi apporter une offre complète et assurer une qualité de travaux. Par ailleurs, comme cela été évoqué, il faut, avant même de commencer, s'assurer que les travaux préconisés sont les bons et, ensuite, qu'ils ont permis un gain effectif de performance énergétique – ce que ne font pas certains partenaires de fournisseurs d'énergie.

Les solutions existent, et les techniques utilisées ne sont pas beaucoup plus complexes. Il y a certes de l'isolation par l'extérieur, ce qui n'est pas répandu, mais nous savons le faire, ce n'est pas d'une technicité très grande. Ce modèle de travail collectif est assez nouveau et ne suscite pas un intérêt très vif, alors qu'il devrait être favorisé par les dispositifs. En le favorisant, voire en le rendant obligatoire, je suis persuadée que cela lancerait la filière et permettrait de dépasser enfin le blocage qui persiste depuis plus de dix ans.

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