Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du jeudi 29 novembre 2018 à 21h30
Interdiction des violences éducatives ordinaires — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Il est des moments où nous devons nous hisser à la hauteur des enjeux. Certes, ce soir, nous aurions pu passer à côté, comme nous l'avons vu encore il y a quelques minutes. Mais nous nous hissons finalement à la hauteur de la société de non-violence, de bienveillance et de bientraitance – ce dernier terme est d'Edwige Antier elle-même – que nous voulons bâtir pour nos enfants.

Comment aller vers une société qui fait sienne l'idée que l'autre, loin d'être une personne à affronter, est une personne avec qui nous devons construire, et ce d'autant plus quand il s'agit de ses propres enfants et de sa propre famille ? Non, l'enfant doit sentir et ressentir qu'il vit dans un espace de confiance et de coconstruction, que, lui comme nous, avons la capacité à bâtir un nouveau monde et un nouveau modèle, à sortir de ce terrible XXe siècle, qui a connu deux guerres mondiales et hélas tant d'autres. Je pense notamment aux guerres que la France a portées dans d'autres pays dont elle n'acceptait pas la décolonisation. Et d'autres conflits, il en existe encore.

Allons de l'avant ! Comme nous allons de l'avant pour la paix en Europe, à la suite de la quasi-totalité des pays européens et de plus de cinquante pays de par le monde, allons de l'avant pour la paix au sein même de notre société et de nos familles, en proposant ce dont je n'ai pas eu la chance de bénéficier il y a vingt-cinq ans !

Il y a vingt-cinq ans, je ne pouvais pas imaginer que face à une difficulté, face à ce que je pouvais considérer comme un affrontement, une marque de défiance, une déviance de la part de mon enfant, il y avait une autre réaction possible que la violence – une fessée, une tape, une injure, une punition, voire plus. Parce que c'est l'éducation que j'avais moi-même reçue.

Je tiens à remercier la personne qui m'a éveillé il y a quelques années et à qui, je crois, nous devons tous quelque chose aujourd'hui. C'est elle qui m'a dit qu'il existait une autre voie, qu'il était possible de renoncer à la manière dont j'avais moi-même éduqué mes enfants. C'est le message que nous transmettons ce soir aux Français.

Je voudrais finir cette intervention en applaudissant chaleureusement Edwige Antier, qui se trouve dans les tribunes ce soir. La première, elle s'est levée dans cet hémicycle ; après elle, Marie-Anne Chapdelaine, François de Rugy et moi-même avons pris le relais, lors de la précédente législature, et c'est aujourd'hui le tour de Maud Petit et de tant d'autres collègues.

Ce soir, nous pouvons être fiers de ce que nous sommes en train d'accomplir. Le groupe LaREM votera bien sûr ce texte.

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