Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du lundi 3 décembre 2018 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Je m'adresse à Gilles Le Gendre dans l'espoir de le convaincre. Je me montrerai tout d'abord un peu polémique, mais cela ne durera pas. La France n'est pas une start-up. On ne dirige pas un pays comme une entreprise, cela n'a rien à voir ! Nous sommes 65 millions de gens têtus et éduqués, et nous avons tous de bonnes raisons de penser que ce que nous croyons est absolument définitif.

Nous sommes dans une situation de blocage qui a atteint un point de gravité que vous évaluez certainement comme moi, avec l'irruption sur la scène publique de la violence à un niveau que tout le monde déplore, cela va de soi, et qui s'est traduit, entre autres événements regrettables, par la mort d'une femme à Marseille et par un étudiant dans le coma à Toulouse.

Nous observons tous que les lycées se bloquent, que les paysans rejoignent les manifestations, et donc que le blocage avance. Dans ce contexte, tous ceux qui croient au fonctionnement des institutions parlementaires doivent se donner les moyens de rendre le débat possible. Je ne vous demande pas de capituler ou de céder. En tant que dirigeant politique, je dis au Président de la République qu'il lui faut céder, ou qu'il sera obligé de faire voter. Mais il est en est autrement au Parlement : notre rôle, ici, est de donner de la souplesse au dialogue.

Ne votons pas comme des robots un PLFSS qui, de toute façon, devra être reconsidéré, ne serait-ce que pour y introduire les mesures annoncées il y a quelques jours par le Président de la République, puis un projet de loi de finances qui sera sans doute modifié par ce que va proposer le Premier ministre. Votre rôle est de mettre de la souplesse démocratique dans l'affaire. Pour cela, reportez le vote !

Nous serons de toute façon appelés à un autre vote, vous le savez. Vous voulez donner l'impression d'un passage en force. Mais vous ne passerez pas en force, c'est impossible, sauf au prix d'une contusion générale.

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