Intervention de Aurélien Pradié

Séance en hémicycle du lundi 3 décembre 2018 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Pradié :

Qui sommes-nous ? Nous sommes l'Assemblée nationale. Nous sommes dépositaires de la représentation nationale. Chacun d'entre nous est le représentant du peuple. Quel est notre rôle, quelle est notre responsabilité à cet instant, alors que dehors, derrière ces murs, les Françaises et les Français grondent ? Est-ce notre responsabilité de faire comme si de rien n'était et d'expédier le PLFSS, de régler ce dernier point qui manque à votre politique gouvernementale, madame la ministre ? En aucun cas ! Ce n'est ni notre rôle ni notre responsabilité, mes chers collègues. La cloche sous laquelle vous semblez être enfermés est fragile, sachez que l'Assemblée nationale ne protège personne ! Elle ne vous protégera pas en tant que responsables politiques ; elle ne vous protégera pas sur le fond.

Notre responsabilité, aujourd'hui, n'est pas de faire comme si rien ne se passait, et d'expédier le vote du PLFSS, dernier détail pour parachever votre entreprise de destruction de ce qui fait la solidarité essentielle de notre pays. Avez-vous mis le nez dehors ? Avez-vous vu ce qui se passe juste au bout des jardins de l'Assemblée nationale ? Voyez-vous celles et ceux qui nous appellent à l'aide, qui appellent à l'aide chacun d'entre nous, qui appellent à l'aide les représentants de la Nation ? Nous ne sommes que les dépositaires de ce qui nous a été confié le jour des élections. Nous ne devons pas l'oublier un seul instant.

Mes chers collègues, vous devez cesser en revanche d'oublier l'impératif que constitue le pouvoir d'achat, d'oublier qu'il faut impérativement indexer à nouveau l'ensemble des dispositifs sociaux au moins sur le coût de la vie. Vous devez cesser de penser que vous pourrez expédier une dernière fois ce texte sans que, hors de ces murs, les Françaises et les Français nous en rendent comptables pour longtemps.

Cessez aussi votre « pédagogisme » qui n'est que la dernière signature de votre mépris. Les Françaises et les Français n'ont pas besoin que vous leur expliquiez. Ils ne souffrent pas d'incompréhension, comme s'ils étaient des enfants, ils ont parfaitement compris ce que vous vouliez faire de notre pays, et ils ne le souhaitent pas.

À cet instant, nous leur devons de les entendre, et, pour le groupe Les Républicains, la meilleure manière de les entendre est d'interrompre l'examen du PLFSS, de revoir tous les dispositifs qu'il est nécessaire de revoir, et de faire en sorte que vous ne creusiez pas un peu plus ce fossé désastreux qui s'installe entre les représentants de la Nation et des citoyens de notre pays.

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