Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du mardi 3 octobre 2017 à 17h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale :

J'ai été très sensible aux propos de M. Cormier-Bouligeon sur les langues anciennes. C'est tellement vrai !

Le rétablissement du service civique est un point très important. Comme vous avez pu le voir dans le projet de loi de finances pour 2018, les services civiques seront en nombre. Nous avons honoré l'engagement présidentiel en fixant à 150 000 leur nombre. 10 000 services civiques seront mobilisés pour le dispositif « Devoirs faits ». Les recrutements, qui ont eu lieu tout au long du mois de septembre, ont connu un certain succès comme j'ai pu le vérifier quotidiennement. Des centaines de jeunes se portent volontaires pour ce dispositif. Les effectifs seront donc au rendez-vous après les vacances de la Toussaint, le dispositif étant alors opérationnel.

Madame Le Grip, vous faites coïncider deux sujets très importants : celui des AVS et des écoles hors contrat. Or nous sommes obligés d'avoir une vision globale sur les écoles hors contrat en France, car ces établissements sont très hétérogènes et les réalités sont très diverses. Nous devons donc être très attentifs à ce qu'il n'y ait pas de dérapage. C'est pourquoi il est très difficile de faire des affirmations générales sur les écoles hors contrat qui, par définition, sont de nature très différente. Cela dit, je comprends tout à fait l'esprit de votre question. À ce stade, il n'est pas envisagé de modification des dispositions générales mais vous avez raison, il faut se pencher sur ce sujet et avoir une approche humaine de cette question.

Monsieur Berta a parlé des métiers de demain qui n'existent pas et pour lesquels l'éducation nationale doit se mettre en situation d'anticipation, en donnant d'abord aux élèves les savoirs fondamentaux, les compétences qui feront que, quoi qu'il arrive dans le futur, ils auront des assises solides pour s'adapter aux réalités. C'est pourquoi j'insiste tant sur ces savoirs fondamentaux « lire, écrire, compter, respecter autrui », et sur la culture générale parce que ce sont en réalité des éléments éternels très modernes dont nous aurons besoin, y compris lorsque nous serons dans une civilisation hyper numérique et hyper technologique.

Dans le même temps, il faut évidemment déployer de nouvelles compétences en s'appuyant sur des expériences qui ont déjà commencé. En effet de très belles initiatives sont prises depuis déjà plusieurs années. J'en citerai une : l'expérimentation ProFan qui concerne 111 lycées professionnels et vise à développer de nouvelles compétences numériques dans différentes formations des lycées professionnels, plaçant ainsi ces établissements à la pointe en la matière. C'est une belle illustration des points précédents qui montre que les lycées professionnels peuvent faire envie, être à l'avant-garde. Très souvent, il y a des briques de compétences, cohérentes entre elles, que l'on doit chercher à faire acquérir à nos élèves. Évidemment, le numérique est très concerné par ce sujet. En tout cas, je considère, comme vous, que nous devons être très attentifs aux expériences positives qui existent aujourd'hui ; elles ont vocation à être contagieuses. Cela rejoint d'ailleurs une partie des questions de Mme Faucillon.

Monsieur Juanico, j'entends vos critiques mais aussi les choses que vous avez faites par le passé, et je vous remercie pour les compliments que vous m'avez adressés.

Vous m'interrogez sur la pratique sportive en milieu périscolaire. Mon objectif est de faire en sorte qu'elle soit plus développée qu'actuellement, tant quantitativement que qualitativement. Pour atteindre cet objectif, qui est à notre portée, il conviendra d'abord d'améliorer ce qui se passe dans les écoles qui ont choisi la semaine de quatre jours et demi. Ensuite, il faudra rester très volontariste en ce qui concerne les activités de l'Union nationale du sport scolaire (UNSS) et donc des associations sportives de chaque établissement, mais aussi s'agissant des activités de l'Union sportive de l'enseignement du premier degré (USEP) pour l'école primaire. Dans les deux cas, le seuil de un million d'élèves licenciés a été franchi, soit deux millions d'élèves concernés par ces associations sportives. On ne peut que s'en réjouir. Nous allons, bien évidemment, aller de l'avant en la matière. Nos ambitions sont très fortes, l'élan suscité par les Jeux olympiques Paris 2024 favorisant cela.

Mme Rilhac m'a interrogé sur la formation et la carrière des enseignants. Je vous prie de m'excuser de vous faire une réponse aussi rapide sur des sujets aussi fondamentaux qui mériteraient d'y consacrer une séance entière. Là aussi, ce sont des portes ouvertes vers des travaux futurs. Il est évident que les discussions vont s'enclencher sur ces questions. Tout à l'heure, j'ai mentionné la nomination d'un nouveau directeur général des ressources humaines et cette ambition au titre des carrières et de la formation. J'ai eu l'occasion de m'exprimer, avec Frédérique Vidal, la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, devant la Conférence des présidents d'université, sur la nécessité de regarder ensemble où en sont aujourd'hui les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), de façon à mieux les articuler avec l'excellence de la recherche en matière pédagogique et d'avoir des intervenants qui soient majoritairement issus du terrain, ce qui permettra que l'excellence académique et le pragmatisme de terrain soient à la base de la formation de nos futurs professeurs.

Madame Brugnera, la sécurité est un sujet clé sur lequel nous avons fait connaître de nouveaux progrès au ministère ces derniers temps grâce à la création d'une unité de sécurité à la tête du ministère, auprès du secrétaire général qui fait chaque jour le point sur ces questions. Cela permet un diagnostic quotidien de la situation et de veiller à ce que les plans de sécurisation que nous devons avoir pour chaque école, chaque collège et chaque lycée soient réalisés dans chaque académie. De premières impulsions sont déjà en cours sur ce sujet pour lequel nous sommes pleinement mobilisés.

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