Intervention de Valérie Rabault

Séance en hémicycle du mercredi 5 décembre 2018 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Depuis trois semaines, le pays s'abîme donc au gré des dégradations et des violences – que nous condamnons avec la plus grande fermeté – qui ont malheureusement émaillé le mouvement des gilets jaunes.

Au-delà, cette crise politique et sociale révèle des tendances de fond qui menacent d'ébranler notre modèle social et républicain. C'est pour cela, monsieur le Premier ministre, que sortir de la crise doit être votre priorité absolue, notre priorité absolue, ainsi que le retour au calme. Sortir de la crise suppose de faire preuve d'un état d'esprit constructif pour être capable de dépasser ses propres positions afin de bâtir un compromis. Certains voudraient y voir la faiblesse du renoncement, j'y vois au contraire la force du dépassement. Pour vous encourager à ce dépassement, les députés et les sénateurs Socialistes et apparentés vous ont d'ailleurs remis lundi une proposition de loi avec des propositions clé en mains.

Il vous a fallu trois semaines, des millions d'euros de dégâts, des blessés et des morts – aujourd'hui encore, un lycée a été grièvement blessé – pour tendre la main aux gilets jaunes. Cette main tendue est une bonne chose, mais vous l'avez fait bien trop tard. C'est aussi avec retard que vous admettez qu'il y a un cercle vicieux dans lequel votre politique fiscale enferme notre pays depuis dix-huit mois.

En instaurant un moratoire de six mois sur la hausse prévue le 1er janvier prochain, vous admettez enfin l'ampleur des augmentations d'impôt que vous avez décidées. Elles sont délirantes ! Vous et votre majorité avez cru que vous pourriez imposer incognito 55 milliards d'euros de plus de taxes sur les carburants et le chauffage ! Il y a encore quelques jours, votre ministre d'État m'accusait, à propos de ces 55 milliards, de vouloir : « faire peur aux Français en agitant des chiffres énormes ! », comme s'il fallait les cacher. Oui, ces chiffres sont énormes, mais vous devez les assumer ! Vous avez voulu cacher ces hausses d'impôt à nos concitoyens, comme si ces derniers n'étaient pas capables de faire les comptes ! Oui, monsieur le Premier ministre, nos concitoyens savent compter.

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