Les forces de l'ordre assurent la protection d'un certain nombre de parlementaires qui sont directement menacés mais nous ne pouvons pas nous résigner à une démocratie sous protection. Nous ne pouvons pas accepter que des parlementaires soient menacés pour ce qu'ils pensent et ce qu'ils disent. Bien sûr on peut être en désaccord ; bien sûr ces désaccords doivent pouvoir s'exprimer directement ; bien sûr nous ne vivons pas dans un monde d'idées et nous savons que les contestations prennent parfois la forme d'affrontements physiques : nous l'avons toujours constaté dans notre histoire, ne soyons pas naïfs mais si au moins entre nous, madame la députée, entre citoyens, dans cette assemblée et bien au-delà, qui souhaitent préserver la démocratie comme notre bien le plus précieux ; si au moins nous pouvions, à chaque fois que nous nous exprimons, avoir l'idée que ce qui se joue, ce n'est pas simplement notre liberté d'expression ou la critique que nous formulons mais la défense d'un bien commun, alors peut-être que les violences et les menaces auxquelles vous avez été exposée seraient un peu moins fréquentes.