Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du mardi 11 décembre 2018 à 15h00
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Article 55 (examen prioritaire)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

On ne trouverait même pas, madame la ministre, de majorité favorable à votre réforme chez les avocats, les magistrats, les huissiers, les notaires – bref, tous les gens que concerne ce texte. Et surtout pas chez les justiciables, qui sont les grands perdants ! Car si le monde judiciaire parviendra à peu près à rebondir et à s'y retrouver, le justiciable, s'il se trouve en difficulté sur un contentieux dit spécialisé, subira l'éloignement de son tribunal, qui sera peut-être à l'autre bout de son département. Pas de bol, il n'avait qu'à habiter au bon endroit !

Quand on voit ce qu'est votre politique de mobilité, la hausse des taxes sur les carburants et le peu de cas que vous faites d'une SNCF que vous libéralisez, on comprend que les beaux discours du Premier ministre ou du Président de la République en faveur des services publics de proximité ne sont que du vent ! Vous faites de surcroît du chantage à la taxe, en disant : « Puisque vous ne voulez pas de ma taxe, il faudra réduire la voilure sur l'amplitude des services publics » !

Cette réduction est en réalité déjà prévue dans ce texte. Oui, les avocats ont raison de se mobiliser, ils ont raison de s'accrocher aux barreaux de leur palais de justice, qui est celui des justiciables avec lesquels ils échangent, discutent et travaillent et qu'ils défendent.

Non, ces scènes extraordinaires où l'on voit des policiers ou des gendarmes tirer les avocats par la robe pour les décrocher des grilles de leurs lieux de travail que sont les palais de justice ne sont pas normales. Elles ne sont pas acceptables et ne renvoient pas une belle image de la République et de la justice.

Réagissez, madame la ministre ! Non, vous n'avez pas consulté et vous n'avez pas entendu les professions judiciaires. Elles vous le diront une fois de plus demain, à onze heures, à Châtelet.

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