Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du mercredi 11 octobre 2017 à 15h00
Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Monsieur le ministre d'État, vous venez de dire, au terme d'un discours dans lequel vous avez émis un diagnostic lucide sur l'état de la menace, que nos ennemis – ceux qui représentent aujourd'hui le terrorisme islamiste, cette barbarie contemporaine – vont continuer à nous porter des coups. Fort de ce diagnostic, vous nous appelez à l'unité nationale.

L'unité nationale, nous y avons toujours souscrit : notre groupe l'a fait tout au long de la précédente législature, votant treize projets de loi sur le terrorisme, dont cinq prolongeant l'état d'urgence – avant que votre gouvernement, d'ailleurs, ne fasse adopter une sixième prolongation.

L'unité nationale, oui ; la naïveté nationale, jamais, monsieur le ministre d'État ! Or nous considérons, et c'est sur ce point que notre appréciation diverge de la vôtre, que votre texte est empreint d'une forme de naïveté, compte tenu du niveau maximal atteint par la menace.

Nous ne partageons pas les conclusions de la CMP. Guillaume Larrivé et moi-même avons été les deux seuls parlementaires à voter contre ces conclusions. Je précise du reste que nos collègues de la majorité sénatoriale ont essayé de modifier le texte et que le président Philippe Bas, dans un propos liminaire à la réunion de la CMP, a indiqué combien il lui paraissait dangereux, dans le contexte actuel, de sortir de l'état d'urgence. C'est pour cela, monsieur le ministre d'État, que nous présentons cette motion de rejet préalable. Et c'est pour cela qu'en toute cohérence nous voterons une nouvelle fois contre votre projet.

Nous contestons avec force l'idée selon laquelle il faudrait sortir de l'état d'urgence. Non, monsieur le ministre d'État, le moment n'est pas venu d'en sortir. Le moment n'est pas venu, parce que le risque est plus élevé que jamais, parce que la menace a atteint un niveau rarement égalé au cours des dernières semaines, des derniers mois, des dernières années, vous l'avez vous-même rappelé. Non, monsieur le rapporteur, la responsabilité, ce n'est pas de voter ce texte. Le courage et la responsabilité consistent à vous dire que le moment n'est pas venu.

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