Intervention de Gérard Collomb

Séance en hémicycle du mercredi 11 octobre 2017 à 15h00
Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme — Motion de rejet préalable

Gérard Collomb, ministre d'état, ministre de l'intérieur :

Monsieur Ciotti, lorsque nous avons présenté ce texte au Sénat, avant les vacances d'été, nous avons rencontré beaucoup de réticences, comme en témoigne le rapport de la commission des lois du Sénat, auquel je vous renvoie. À l'époque, on nous disait que notre texte était liberticide. Puis, parce que nous avons essayé de convaincre, parfois preuves à l'appui, que la menace était élevée, la position du Sénat a changé. Ici même, un certain nombre d'entre vous étaient au départ réticents à l'égard du texte que nous proposions, estimant qu'il était encore trop dur, qu'il pouvait porter atteinte aux libertés. Nous avons discuté, parce que j'avais une conviction : on ne pouvait pas sortir de l'état d'urgence sans assurer en même temps la protection des Français. Aujourd'hui, je crois, ce texte le permet.

Vous me parlez, monsieur le député, de l'attentat de Marseille. Permettez-moi de vous dire que, dès que j'en ai pris connaissance, j'ai souhaité que toute la vérité soit faite. J'ai en effet estimé qu'on la devait à la famille, qu'on la devait aux Français. C'est pourquoi j'ai voulu que le rapport de l'inspection générale de l'administration soit rendu public. Celui-ci se montre extrêmement sévère envers l'organisation de l'éloignement des étrangers, de manière globale dans la préfecture du Rhône et, en particulier, à l'occasion de ce fait qui n'aurait jamais dû se produire. Je pourrai vous lire les conclusions de ce rapport, mais vous les connaissez, puisqu'elles sont publiées sur le site du ministère.

On aurait pu ne rien faire. Non, il fallait prendre ses responsabilités. On aurait pu dire que c'était la faute de celles et ceux qui sont tout en bas. Mais le préfet a souhaité prendre ses responsabilités. Nous ne l'avons pas limogé ; personne n'a employé ce mot. Si vous vous reportez au point de presse que j'ai tenu hier pour annoncer des mesures générales, vous verrez que, s'agissant du préfet et de la préfecture du Rhône, j'ai dit que nous voulions une réorganisation totale pour répondre aux défis qui sont devant nous. J'ai précisé qu'il fallait non seulement réorganiser la préfecture du Rhône, mais également appeler l'ensemble des préfets à la vigilance sur les problèmes de l'éloignement, pour ne plus remettre en liberté demain quelqu'un qui aurait déjà été accusé à plusieurs reprises de vol et de délits, qui se serait présenté sous plusieurs alias, et dont on n'aurait jamais retracé le parcours. Cette situation ne datait pas d'aujourd'hui, puisque l'intéressé avait été libéré d'un CRA – un centre de rétention administrative – pour la première fois en 2005 ; les dysfonctionnements ne datent donc pas des cinq derniers mois. Je souhaite pour ma part y remédier et faire en sorte que, demain, toutes les procédures soient respectées, de manière à garantir au mieux la sécurité des Français.

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