Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mardi 18 décembre 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Mobilités en région bordelaise

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Tandis que les mobilités sont au coeur du débat public, j'aimerais évoquer la situation de la métropole bordelaise à ce sujet, qui symbolise l'impasse dans laquelle se trouve la politique menée par le Gouvernement en matière de transports. Les murs de camions s'accumulent sur la rocade bordelaise, les employeurs décalent les heures d'embauche afin que leurs salariés puissent enfin arrive à l'heure et l'air y est chaque année de moins en moins respirable.

Les gilets jaunes ne s'y sont pas trompés. C'est dans le département de la Gironde que la mobilisation populaire est la plus importante, à juste titre. À l'heure actuelle, pour entrer dans la métropole bordelaise ou en sortir, la seule solution, c'est le tout-voiture !

Pourtant, vous renforcez celui-ci, madame la secrétaire d'État. Vous condamnez la plupart de nos concitoyens des zones périphériques à l'immobilité sociale et spatiale. En même temps, vous maintenez l'exonération de taxe sur le kérosène. Pourtant, c'est rarement en avion que les gens vont travailler !

Comment oser réclamer à nos concitoyens qu'ils cessent d'utiliser leur voiture alors même que l'État et la métropole bordelaise investissent 270 millions d'euros en vue d'élargir la rocade routière, sans construire une route alternative ? Comment oser vanter les transports du quotidien et la transition écologique après avoir dépecé la SNCF, tandis que la région Nouvelle-Aquitaine prépare en ce moment même l'ouverture à la concurrence des TER et la fermeture de cinq lignes régionales ?

Les conséquences de cette vision libérale des transports, nous les connaissons : suppressions de postes, baisse de la qualité du service rendu aux usagers et remplacement des petites lignes quotidiennes par des bus Macron – une vision décidément très COP 21 ! Les gilets jaunes demandent l'adoption d'un plan d'urgence pour des mobilités au service d'une écologie populaire, vous leur répondez par des mesurettes anti-pauvres !

Leurs revendications de justice sociale et environnementale sont exprimées pacifiquement, mais avec la détermination du désespoir, lequel est le produit de la politique menée par le président des riches et du mépris qui vient d'en haut.

Madame la secrétaire d'État, j'aimerais savoir ce que Mme la ministre chargée des transports entend exactement par l'expression « favoriser les transports du quotidien ». Jusqu'à présent, sa politique entretenait le flou ; elle entre à présent dans le fluo, et c'est bien parti pour durer !

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