Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du mardi 18 décembre 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Cop24

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Samedi dernier, nous avons poussé un « ouf » de soulagement : la COP24 a en effet débouché sur un accord laborieusement obtenu, mais qui permettra enfin d'appliquer l'accord de Paris.

Cette conférence internationale nous laisse cependant un sentiment profond de malaise. J'étais présente à Katowice avec plusieurs de nos collègues parlementaires : entre un pavillon à la gloire du charbon et des pays refusant de tenir compte du dernier rapport du GIEC – le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat – , nous avons vu que les forces qui nous poussent vers l'abîme sont bien présentes. Nous avons vu le désarroi de pays dont l'existence même est menacée par le dérèglement climatique : ils nous crient d'arrêter de tergiverser.

Nous avons vu aussi à quel point la France est regardée, à quel point la France est attendue, tout particulièrement en ce moment, car c'est en France qu'ont eu lieu la COP21 et le One Planet Summit.

Monsieur le ministre de la transition écologique et solidaire, vous avez oeuvré, avec Brune Poirson, à relever l'ambition de cette COP : vous avez pris des engagements financiers, vous avez entraîné d'autres ministres européens pour créer un groupe de pays qui s'engagent à aller plus vite et plus loin.

Malheureusement, cette COP a échoué à rehausser l'effort collectif, alors que le GIEC nous donne douze ans pour diminuer de 45 % nos émissions de gaz à effets de serre.

Une jeune Suédoise de quinze ans a marqué la COP24. Je voudrais partager son message avec vous : « Vous dites que vous aimez vos enfants plus que tout, mais vous détruisez leur futur devant leurs yeux. En 2078, je fêterai mes soixante-quinze ans. Si j'ai des enfants, ils partageront peut-être ce jour avec moi. Peut-être me demanderont-ils pourquoi vous n'avez rien fait quand il restait encore du temps pour agir. Vous êtes arrivés à court d'excuses et nous sommes à court de temps. Si nous sommes là, c'est pour vous dire que le changement arrive, que vous le vouliez ou non. »

Monsieur le ministre, face à l'urgence et alors que la France, malgré ses efforts, peine à tenir ses propres engagements, que pouvons-nous faire, au niveau national et international pour relever ce défi historique ?

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