Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du lundi 10 juillet 2017 à 21h30
Renforcement du dialogue social — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Cet amendement vise à un examen serein et exhaustif de cette loi d'habilitation et de cette réforme d'ampleur qui nous est aujourd'hui proposée. Ce n'est pas en procédant par ordonnances et avec un texte voté en un temps record, en plein été, qu'il sera possible d'avoir ce débat national.

Comment pourrait-on croire qu'une telle loi répondra à l'urgence de lutter contre le chômage étant entendu que ce texte s'inscrit dans la continuité des politiques qui ont été menées pendant des années, lesquelles nous ont conduits dans le mur avec neuf millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté et six millions de chômeurs ?

Madame la ministre, vous avez parlé à plusieurs reprises de justice sociale, à quoi nous sommes nous aussi profondément attachés. Je travaille moi-même dans un quartier où le taux de chômage des jeunes est de 50 %. En quoi l'aggravation de la précarisation des emplois et des contrats changera-t-elle la situation de ces jeunes alors que les trois quarts des créations d'emploi relèvent de CDD, de l'intérim, de stages, de vacations, d'emplois aidés ou de l'ubérisation ?

Nous ne serons jamais d'accord ! Nous n'oublions pas les propos d'Emmanuel Macron sur les jeunes des quartiers populaires, qui auraient le choix entre devenir revendeurs deshit ou chauffeurs d'Uber. Ce n'est pas un choix digne de ce nom !

J'ajoute que, depuis 1982, neuf points de PIB sont passés des salaires aux revenus du capital, ce qui correspond à un manque de trois mille euros par an pour les salariés. Que l'on nous explique donc en quoi ne pas s'attaquer à cette déperdition d'argent pour les salariés permettra à ces jeunes d'avoir des emplois ! Je veux bien que l'on m'explique aussi, comment l'emploi des jeunes sera favorisé lorsque ces derniers seront radiés de Pôle Emploi après avoir refusé deux emplois !

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