Le secteur du bâtiment et des travaux publics sort à peine d'une longue crise et d'une période de redémarrage difficile. Il est clair que la mesure que vous aviez envisagée risquait de briser cette lente dynamique de reprise, dans un secteur où les emplois irriguent les territoires et ne sont pas délocalisables – une activité déterminante pour l'activité locale.
Une telle mesure comportait le risque, rappelé par plusieurs de nos collègues, d'augmenter le coût des marchés publics, ce qui aurait constitué une double peine pour les collectivités locales, donneuses d'ordres des travaux publics.
Nous nous satisfaisons de ce recul. Nous ne manquerons pas de nous en féliciter. En même temps, je profite de l'occasion pour dire que la politique du yo-yo, du « j'avance et je recule », du « en marche arrière, en marche avant et finalement en marche immobile »… commence à être très préoccupante.
J'apprends, en lisant les dépêches de presse, qu'il n'est plus question ni d'étendre le chèque énergie, ni de relever le barème kilométrique. D'un jour à l'autre, le Gouvernement déjuge des ministres, renonce à la parole donnée… Aux yeux des acteurs économiques comme de tous les citoyens, ce yo-yo permanent vous fait perdre toute crédibilité. Je suis dans l'opposition, je pourrais m'en réjouir ; mais en réalité, ce discrédit m'inquiète pour le pays que nous représentons.