Intervention de Marie-Christine Dalloz

Séance en hémicycle du mardi 18 décembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Dalloz :

M. Le Fur est le premier signataire de cet excellent amendement.

Pour la troisième année, nous menons le combat contre le prélèvement à la source. N'allez pas nous reprocher je ne sais quelle vision de l'esprit ou absence de modernisme : nos arguments sont multiples et variés, et je déplore une nouvelle fois que vous ne les entendiez pas.

J'ai écouté attentivement vos interventions. M. Mattei nous a expliqué qu'il avait interrogé ses salariés. Mais, dès lors que ceux-ci travaillent dans une étude notariale, ils ne sont pas représentatifs de l'ensemble de la population : sans doute comprennent-ils aisément toutes les subtilités de la fiscalité !

Un autre collègue souligne que 45 % des contribuables optent pour le prélèvement mensuel. Mais être prélevé chaque mois sur son compte bancaire après avoir reçu l'intégralité de sa rémunération, ce n'est pas la même chose que de recevoir seulement ce qui reste après que l'employeur a déduit l'impôt, qu'il a envoyé directement aux services fiscaux !

Vous ne voulez pas le comprendre, ce qui montre votre dogmatisme. Pour les employeurs, ce nouveau système générera un surcoût qui les inquiète, et une complexité qui altérera leurs relations avec les salariés. Quant à ceux-ci, ils subiront un effet psychologique. Nous cherchons ensemble le moyen d'apporter aux Français des rémunérations complémentaires, car vous venez enfin de prendre conscience de la chute de leur pouvoir d'achat – et Dieu sait si nous en parlons depuis longtemps. Or, fin janvier ou début février, ceux-ci s'apercevront qu'ils ont moins ! J'aimerais que vous anticipiez l'effet psychologique qui se produira alors.

Vous n'avez pas compris que nos concitoyens ne sont pas tous des spécialistes de la fiscalité. Il faudra que vous finissiez par l'admettre. L'intelligence est peut-être chez vous, mais elle n'est pas partout. Il va falloir faire un peu plus que de la pédagogie.

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