Intervention de Anne-Laure Cattelot

Séance en hémicycle du jeudi 12 octobre 2017 à 9h30
Compétitivité de l'agriculture française — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Laure Cattelot :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mesdames et messieurs les députés et chers collègues, monsieur Viala, je suis d'une génération qui n'a connu que des crises : crise du lait dans le territoire qui m'est cher et que je représente, l'Avesnois, dans le Nord ; crise porcine dans ce beau département des Côtes-d'Armor qui m'a accueillie quelques années. Il m'est, il nous est insupportable de voir des agriculteurs écrasés par une guerre des prix insensée, excessive, déraisonnable. Il m'est, il nous est insupportable de noter chez les agriculteurs un taux de suicide qui est de 20 % supérieur à celui de la population globale.

Comme l'a dit hier le Président de la République, il y a des modèles productifs dans lesquels il n'y a pas d'avenir. Ce sont ces modèles qui ont apporté une certaine prospérité au monde agricole dans les années d'après-guerre. Aujourd'hui, il faut assumer le fait que des changements sont nécessaires si l'on veut donner un avenir à la profession agricole en France et faire en sorte que ce métier redevienne attractif et qu'il soit source de prospérité. Nos jeunes doivent avoir envie de reprendre des exploitations et de devenir agriculteurs.

Le Premier ministre l'a rappelé au moment du lancement des États généraux de l'alimentation, le 20 juillet dernier : l'agriculture française est vitale, elle nourrit la France et les Français, elle a enrichi notre culture, et elle continue de le faire. Les Français montrent d'ailleurs un attachement presque viscéral à l'agriculture, au terroir et aux agriculteurs.

Ces États généraux sont une réelle méthode de concertation et sont, à mon sens, le seul moyen de réformer en profondeur l'agriculture, avec la participation de toutes les parties prenantes. Les ateliers, après avoir été annoncés le 20 juillet, ont été lancés par le ministre de l'agriculture le 28 août dernier, soit deux jours avant le dépôt de votre proposition de loi, monsieur Viala. Ils connaissent un succès certain : les premières conclusions et les premières orientations ont été exposées, comme vous le savez, hier par le Président de la République.

La présente proposition de loi contient des mesures sur lesquelles nous devons travailler ensemble, dans le cadre du calendrier d'une réforme pour laquelle l'exigence nous impose concertation et cohérence. C'est pourquoi je soutiendrai bien évidemment la motion de rejet.

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