Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du jeudi 12 octobre 2017 à 9h30
Compétitivité de l'agriculture française — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Ce mouvement de dérégulation qui, dans un silence assourdissant et sans avoir suscité de grands débats syndicaux, a été entrepris dans les années 2008-2010, a eu un effet destructeur énorme en organisant la concurrence entre les paysans français eux-mêmes et la guerre des Irlandais, des Danois et des Allemands contre eux-mêmes. C'est le contraire de l'Europe que nous voulons bâtir. Je crois profondément que nous n'avons pas la même vision de la compétitivité : comme j'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer, nous pouvons combiner respect de l'environnement, compétitivité, qualité et quantité des produits, en réduisant de façon massive les charges de mécanisation et en diminuant le recours aux intrants, comme le prévoit la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt et le plan agro-écologique.

Nous n'avons pas tout à fait la même vision, mais je propose que nous en rediscutions le moment venu. Au-delà de nos divergences de fond, qui sont l'occasion d'un beau débat démocratique sur ce qui nous rassemble, l'amour de l'agriculture, il y a trois anachronismes. Premièrement, la société est en débat. J'ai pu le constater en tant que président d'atelier. Les positions sont toutes convergentes, quelles que soient les sensibilités politiques – j'ai animé mon atelier avec Sophie Primas, membre du groupe Les Républicains du Sénat. Le travail de vérité en cours est de grande qualité, à l'instar du Grenelle de l'environnement sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Nous devons donner une chance au débat de la société, qui dialogue sur l'avenir d'une nourriture de qualité pour tous, qui respecte la dignité des paysans.

Deuxièmement, la loi Sapin 2, adoptée à l'unanimité, entrera en application le 1er novembre, et nous l'évaluerons pour la corriger lors du rendez-vous législatif proposé par le Président de la République. On ne va pas réinventer l'eau chaude !

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