Intervention de Philippe Baptiste

Réunion du jeudi 22 novembre 2018 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Philippe Baptiste, directeur de cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

- Je vous remercie ! Je savais pouvoir attirer ainsi votre attention.

Quel que soit l'outil, 700 000 jeunes sont initialement inclus dans le système. Ne croyons pas que tout sera réglé définitivement fin juillet. Au début du mois de septembre, quelques milliers de candidats seulement n'avaient pas encore trouvé de solution. Quel que soit le système, il existera inéluctablement une tension du fait d'un nombre limité de formations avec des capacités structurellement contingentées en regard de 700 000 candidats avec des profils différents. Dans ces conditions, un peu de frottement résiduel est inévitable.

Pour répondre sur les formations hors plateforme, la loi prévoit le passage de l'ensemble des formations sur Parcoursup dans les deux prochaines années, incluant celle en cours. Dès cette année, nous intégrerons les formations dans les écoles d'infirmières et dans les écoles sociales, les IRTS (Instituts régionaux du travail social), ce qui représente des quantités considérables de places et d'étudiants. Un certain nombre d'écoles d'ingénieurs qui n'étaient pas encore dedans vont basculer, et le reste des formations basculera l'année suivante. Pour être tout à fait transparent, nous avons regardé au cas par cas quelles formations pouvaient basculer rapidement sans pour autant bouleverser complètement leur calendrier de recrutement et celles pour lesquelles il fallait un peu plus de temps. L'essentiel basculera l'année prochaine, le reste l'année suivante.

Les formations supérieures privées sont très variées. Ce sont des formations qui peuvent être de très grande qualité. Je pense en particulier aux formations des établissements d'enseignement supérieur privé d'intérêt général (EESPIG) qui sont labellisées, connues et très valorisées, et à d'autres qui sont beaucoup plus discutables, qui font miroiter des choses qu'elles ont beaucoup de mal à délivrer, y compris à des familles qui comptent parfois parmi les plus modestes.

C'est un vrai sujet de préoccupation. Ce système est d'une grande complexité car il repose sur des textes parfois très anciens, nombreux, avec des labellisations diverses. Nous progresserons sur ce sujet dans les mois et les années à venir. Ce n'est pas un sujet simple, mais il faut de la lisibilité, de la clarté pour permettre une labellisation de qualité.

Sur un autre point, les recteurs sont le point d'articulation entre l'enseignement scolaire et l'enseignement supérieur. Il leur appartient de fixer à la fois les capacités des formations de première année dans le supérieur, mais aussi les taux de boursiers et les taux de mobilité entre les différents territoires. L'an dernier, le calendrier a pu être un peu rapide. Nous en sommes parfaitement conscients. Le dialogue doit être nourri avec les établissements et je n'imagine pas un seul instant un recteur qui fixerait de manière unilatérale les capacités de formation sans discussions préalables avec les établissements. Je tiens à rassurer pleinement la CPU sur ce point.

S'agissant des territoires, il faut avoir conscience du fait que la difficulté de l'affectation n'est pas uniforme sur l'ensemble du territoire. Il faut bien distinguer l'Île-de-France et le reste des territoires. Même si je caricature évidemment un peu, il est vrai qu'il y a beaucoup plus d'élasticité en dehors de l'Île-de-France. Dans la région parisienne, la demande est très forte et il existe un déséquilibre structurel des formations avec en particulier un déficit de formations courtes professionnalisantes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.