Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du jeudi 20 décembre 2018 à 15h00
Mesures d'urgence économiques et sociales — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Séance de rattrapage, séance de raccommodage, de rabibochage, de rafistolage, de bricolage en réalité, séance de recollage de morceaux, mais il en manque. Nous en sommes là. Nous en sommes là parce que le Gouvernement a organisé le grand chamboule-tout de la République.

Nous en sommes là parce que, depuis dix-huit mois, il a déroulé ses plans sans écouter personne. Nous en sommes là, plus fondamentalement, parce que le choix a été fait d'une accélération libérale, d'une cascade de brutalités sociales et d'une avalanche de cadeaux de Noël pour les plus fortunés et les grands propriétaires du monde, en toute saison. Tout cela a été financé sur les deniers du plus grand nombre, des salariés, des retraités, des privés d'emploi... Nous en sommes là, aussi, à cause du mépris, de la suffisance et de l'orgueil, sans doute.

La colère est immense. C'est une colère sociale, une colère démocratique. Une colère de classe. Une colère du refus de l'injustice, une soif intense d'égalité, une affirmation de dignité. Cette colère était là. Elle s'est manifestée dans la rue, à de nombreuses reprises, avec les organisations syndicales contre les ordonnances de casse du code du travail, avec les organisations de retraités contre la hausse de la CSG, avec les agents de la SNCF, avec ceux de l'éducation nationale. Elle s'est manifestée dans les hôpitaux. Elle s'est manifestée dans les territoires ruraux, comme dans les territoires urbains. Elle s'est manifestée par la voix des maires, et jusqu'ici dans cet hémicycle. Elle s'est manifestée par les jeunes, les lycéens, les étudiants.

Mais c'était aussi une colère sourde, silencieuse, une colère que l'on avait renoncé à faire entendre, une colère que l'on gardait pour soi, chez soi, en soi. Une colère que l'on croyait presque coupable.

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