Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du jeudi 20 décembre 2018 à 15h00
Mesures d'urgence économiques et sociales — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Or notre système de financement de l'État est profondément injuste : la TVA représente la moitié des ressources fiscales ; l'impôt sur le revenu est très peu progressif ; la contribution du capital n'a pas cessé de diminuer, au point que l'on paye aujourd'hui moins de contribution sur les dividendes que sur les salaires ; les TPE et PME payent nettement plus, en proportion, que les grands groupes multinationaux. Vous n'affichez pas la volonté nécessaire d'aller chercher avec les dents l'argent de la fraude et de l'évasion fiscale. Et je ne parle pas de la charge de la dette, qui représente près de la moitié du déficit et qui vient grossir les avoirs et les pouvoirs des banques – il faut s'y attaquer !

C'est d'un tout autre budget de l'État dont nous avons besoin. C'est un tout autre budget de la sécurité sociale qu'il nous faut pour relever les défis de notre temps. Or vous avez choisi, là aussi, une politique d'assèchement, au lieu de concentrer les ressources pour faire face à la crise profonde de l'hôpital public, au défi de la perte d'autonomie, aux enjeux de la sécurisation des parcours de vie. La compression permanente des dépenses de santé et des dépenses sociales est l'un des facteurs qui a nourri cette colère légitime. Et, ce faisant, vous avez abîmé le lien entre la sécurité sociale et ses propriétaires. Vous avez voulu supprimer la cotisation, soi-disant pour rendre du pouvoir d'achat aux Français. Rémunérer le travail, c'est donner à la fois le salaire pour le mois et le salaire pour la vie, cette part de cotisations qui vient financer l'assurance maladie, la retraite, ou encore l'assurance chômage.

Il nous est aujourd'hui proposé de revenir sur cette si mauvaise loi de financement de la sécurité sociale, que l'Assemblée nationale a adoptée. Franchement, c'est une idée ! Je dirais même : « Voilà une idée qu'elle est bonne ! » Il nous est aujourd'hui proposé de prendre des mesures d'urgence économique et sociale. Il eût fallu de véritables corrections, mais vous avez préféré la contention et la contorsion.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.