Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du jeudi 20 décembre 2018 à 15h00
Mesures d'urgence économiques et sociales — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Durant la même période, et notamment depuis 2017, l'évolution des salaires a été très faible. Il n'a pas été donné de coup de pouce au SMIC depuis 2012, et depuis 1981 la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé de 10 points. Cette baisse traduit l'évolution du partage de la richesse produite entre la petite part de la population qui accumule et la très grande part qui ne vit que de son travail et ne reçoit que son salaire.

Vous ne pouvez pas passer à côté d'une répartition aussi inégale en considérant qu'elle ne touche que les personnes concernées : vous devez voir aussi ce qu'elle signifie pour la société elle-même. C'est cela qui, aujourd'hui, vous arrive à la figure et doit vous faire comprendre combien il est absurde de continuer à croire en une politique de l'offre. En prétendant faire baisser ce que vous appelez les coûts de production, celle-ci se concentre sur le prix du travail mais externalise tous les autres coûts, si bien que c'est la nature ou la société qui paient chaque fois que l'on met quelqu'un au chômage ou que l'on abuse d'une ressource naturelle sans la compenser.

La politique de l'offre, c'est la ruine garantie pour la société tout entière ! Et comme elle vise, pour finir, à faire baisser les salaires, elle éteint la consommation en espérant qu'elle ne s'éteindra pas chez le voisin – tel est le modèle allemand – afin de pouvoir lui vendre ce que l'on produit chez soi. C'est absurde !

Il en est de même de l'effet de ruissellement sur lequel repose toute la logique de votre politique économique et qui ne s'est produit dans aucun pays, notamment pas dans celui-ci, où des milliards ont été donnés aux uns et pris aux autres avec l'espoir qu'ils finiraient par revenir dans la production ! Or cet argent n'est jamais revenu !

On ne trouve pas trace de l'impôt que vous avez dispensé les grandes fortunes de payer dans l'investissement dans ce pays. Le retard d'investissement s'accroît d'année en année,

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