Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du jeudi 20 décembre 2018 à 15h00
Mesures d'urgence économiques et sociales — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

En Europe, la dette publique est financée, comme dorénavant pour tous les États, sur le marché, ce qui permet à des personnes d'infliger à des peuples entiers des primes de risque dont tout le monde sait qu'elles ne correspondent à rien, puisqu'il ne s'est jamais vu qu'un État comme le nôtre ne paie pas ses dettes, sauf s'il arrivait un jour qu'il ne puisse plus s'en acquitter.

Ma thèse est que la Banque centrale européenne aurait dû mettre au service des États, en leur rachetant directement leur dette, les 2 600 milliards de titres de dette qu'elle a rachetés aux banques privées, d'autant que personne n'a vu la couleur de cet argent. Les 2 600 milliards d'euros injectés dans l'économie européenne n'ont même pas produit 2 % d'inflation, ce qui était pourtant l'objectif du banquier central : à peine plus de 1 %, ce qui signifie que tout cet argent est parti dans la sphère financière : il n'a jamais été investi dans l'échange réel. Il est impossible de répondre par des vociférations à ces démonstrations chiffrées !

Il est temps pour vous de le comprendre : vous serez bientôt très mal si l'Europe n'organise pas une conférence sur la dette publique. Celle-ci n'est rien à côté de la dette privée. La première représente en France quelque 2 000 milliards, alors que la seconde atteint 3 000 milliards. Le risque de défaut est plus important dans une économie qui s'essouffle faute d'investissements et de consommateurs. La dette privée est plus fragile que la dette publique parce que la dette publique, en tant que dette de l'État, trouve toujours un répondant, alors que tel n'est pas le cas de la dette privée. Je vous renvoie à la crise des subprimes.

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