Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 20 décembre 2018 à 15h00
Mesures d'urgence économiques et sociales — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

L'article 1er prévoit l'instauration d'une prime facultative de pouvoir d'achat. Vous vous défaussez sur les entreprises auxquelles vous demandez de fournir l'effort à votre place. Mais qui pourra faire cet effort ? Certainement pas les PME, les artisans, les commerçants dont les résultats ne leur permettront pas de faire ce geste vis-à-vis de leurs salariés. En plus de créer de faux espoirs, vous culpabilisez les entreprises qui ne pourront pas allouer ces fameuses primes, sans compter le terrible sentiment d'injustice qu'éprouveront une fois de plus leurs salariés, laissés une fois encore sur le bas-côté.

Je voudrais en profiter pour revenir sur le prélèvement à la source parce que même si ces petites entreprises ont encore quelques résultats positifs et se posent la question de savoir si elles peuvent ou non allouer une prime à leurs salariés, cette réforme les dissuadera de le faire, dans la mesure où elle implique de recourir à des cabinets extérieurs et représente donc pour elles un coût supplémentaire. C'est autant d'embauches qui ne se feront pas ou autant de primes qui ne pourront pas être versées.

J'ai souvent entendu dans cet hémicycle l'opposition être accusée d'opposer les Français les uns aux autres mais par cette mesure, qui s'arrête malheureusement à mi-chemin, c'est vous qui allez une fois encore opposer les salariés entre eux.

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