Intervention de Mohamed Laqhila

Réunion du mercredi 5 décembre 2018 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMohamed Laqhila :

Monsieur le Premier président, je vous remercie à mon tour pour cet excellent rapport.

La première partie est consacrée à l'analyse de la situation actuelle dans les universités françaises. Vous dites que le système est « dénué de toute logique financière », tout en relevant les besoins de financement croissants dans les établissements français. La massification de l'enseignement supérieur, son internationalisation et le développement de l'offre de formation sont, selon le rapport, autant de facteurs qui militent en faveur d'une fin progressive de la quasi-gratuité de l'enseignement supérieur. Il est préconisé que les trois premières années de licence restent au tarif actuel, c'est-à-dire environ 170 euros, mais que les droits d'inscription en master passent à 965 euros, contre 243 euros aujourd'hui, et que ceux du doctorat passent de 380 euros à 780 euros. Ces augmentations permettraient, selon vos simulations pour 2018-2019, de dégager 432 millions d'euros de recettes supplémentaires pour les universités. L'argument justifiant cette augmentation est que le master offre d'importantes perspectives d'insertion professionnelle. Or les perspectives professionnelles sont, à mon sens, différentes selon les masters préparés. En retenant ce seul critère, on ne prendrait pas en compte la multiplication des écoles privées payantes, qui attirent de plus en plus de jeunes dont les familles en ont les moyens, parce qu'elles assurent sinon un emploi, du moins des perspectives intéressantes. Cela a pour double effet de créer davantage d'inégalités entre les étudiants et de désertifier, et de vider ou de mettre en difficulté certaines facultés.

Quid des universités dont les formations et les spécialisations proposées offrent moins de débouchés professionnels que d'autres ? Préconisez-vous une augmentation générale pour les masters ? Que pensez-vous d'un regroupement plus large de certaines universités sur un même territoire ou d'un regroupement administratif destiné à mutualiser des locaux, des services et des moyens financiers au sein d'un seul et grand campus universitaire ? Ce modèle, selon vous, est-il viable ? Quelles seraient les mesures à prendre en termes de mobilité et de logements pour accompagner cette transition ? Je citerai Aix-Marseille Université, qui compte cinq grands campus, 58 sites répartis sur quatre départements et 130 structures de recherche pour plus de 75 000 étudiants.

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