Intervention de Florence Parly

Réunion du mardi 3 octobre 2017 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Florence Parly, ministre des Armées :

La croissance du budget des équipements ne risque-t-elle pas d'être absorbée par une hausse des tarifs des industriels ? La réponse est extrêmement simple : à nous de bien négocier. J'ai demandé au délégué général pour l'armement de moderniser les processus d'acquisition mais aussi d'être extrêmement attentif à ce que l'inflation des tarifs ne se produise pas au détriment du budget des armées. De ce point de vue, nous pouvons nous réjouir que, dans l'ensemble, l'industrie de défense française remporte des succès à l'exportation car cela réduit le risque que les hausses de prix ne soient réservées à un seul client, le ministère des Armées. Grâce à la multiplicité des clients, les risques sont répartis.

S'agissant des reports de charges de 2017 sur 2018, je ne peux pas encore me prononcer sur leur montant qui dépend notamment du dégel demandé de quelque 700 millions d'euros de crédits et du surcoût des OPEX. Je peux vous rappeler que le report de charges de 2016 sur 2017 était de l'ordre de trois milliards d'euros.

D'une manière plus générale, y aura-t-il des gels et des dégels ? J'aimerais bien le savoir. Je peux dire qu'il devrait y avoir beaucoup moins de gels en 2018 qu'il n'y en a eus en 2017. Le pourcentage des crédits gelés en 2018 devrait être de l'ordre de 3 % alors qu'il a pu s'élever à 10 % pour certaines années. Cela réduit la marge d'incertitude. Est-ce pour autant une bonne pratique ? Évidemment non, mais la tendance s'améliore. En tout cas, s'il y a gel, j'espère qu'il y aura dégel et pas surgel.

Venons-en à la reconversion des militaires. Nous recruterons 24 000 personnes en 2018, ce qui correspond à un flux de départs naturels de l'ordre de 20 000. Défense Mobilité, l'agence de reconversion de la défense, est chargée de reclasser les personnes qui quittent le ministère et de faciliter leur reconversion. Elle les aide notamment à acquérir des savoir-faire ou savoir-être qui leur permettront de mieux valoriser leurs compétences vis-à-vis d'employeurs.

En 2016, nous avons reclassé presque 13 000 personnes – militaires, civils, conjoints – dans le secteur privé ou la fonction publique. Le taux de reclassement global se situe à 70 %. Ce taux, plutôt satisfaisant, illustre le fait que nos personnels ont des compétences utiles pour faire une deuxième carrière dans le secteur privé, la fonction publique territoriale, hospitalière ou d'État. Environ 35 % de ceux qui ont été recrutés par une entreprise sont en contrat à durée indéterminée ; 95 % des employeurs qui ont engagé des personnels reclassés se sont déclaré satisfaits de leurs recrues. En 2017, nous avons mis en place un nouveau réseau de conseillers en transition professionnelle et une nouvelle organisation territoriale, au plus près du terrain, et nous avons engagé une démarche de modernisation de Défense Mobilité. L'agence a elle-même lancé un projet numérique qui a pour objectif d'améliorer le taux de reclassement des candidats que nous traitons.

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