Intervention de Mansour Kamardine

Séance en hémicycle du mardi 29 janvier 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Infrastructures nécessaires au développement économique et social à mayotte

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

Madame la ministre des outre-mer, Mayotte est le dernier département de France, dans l'acception la plus large de ce mot : c'est le 101e le plus pauvre, avec plus de 84 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté ; c'est le plus jeune, avec plus de 50 % de ses habitants âgés de moins de dix-sept ans ; le taux de chômage des jeunes y atteint des plafonds, avec plus de 46 % ; ou encore, le taux d'équipement dans tous les domaines est le plus faible de France. L'aide sociale, enfin, est la plus basse de toute la République, alors que nous payons des impôts comme les autres. Ce constat est celui du Premier ministre, qui a reconnu devant le Sénat que Mayotte est un territoire à l'abandon et que le défi à relever est inouï.

Pourtant le plan Mayotte décidé en mai 2018, brandi à chaque coin de rue par le Gouvernement, a surtout pour vocation de faire face à l'invasion migratoire, puisqu'il s'agit d'offrir un logement social aux migrants que vous allez régulariser et une école à leurs enfants. En revanche, ce plan gouvernemental ne répond pas aux préoccupations de développement durable du territoire, qui passe par plusieurs chantiers.

Pour commencer, la construction de la piste longue à l'aéroport de Pamandzi – que vous nous refusez au moment même où vous en construisez une à Rodrigues avec l'aide de l'AFD, l'Agence française de développement – pourrait relancer le tourisme à Mayotte et favoriser la mobilité. La création d'un troisième quai au port de Longoni permettrait pour sa part de mieux positionner cette infrastructure comme l'un des poumons économiques de cette sous-région du sud-ouest de l'océan Indien. Il faudrait également transformer le centre universitaire en université de plein exercice pour former notre jeunesse. Il faudrait en outre mettre à niveau les routes nationales afin de favoriser la mobilité intérieure. Etc.

Lors de l'examen du projet de budget 2019, devant la délégation aux outre-mer, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'action et des comptes publics avait affirmé étudier avec vous un plan de développement des infrastructures structurantes à Mayotte. Mais le budget est définitivement adopté sans ce plan. Le même constat peut être fait à propos des budgets des collectivités mahoraises, inférieurs de 60 % à ceux des autres collectivités locales.

Ma question est simple : pourquoi refuser l'adoption d'un plan de développement durable pour Mayotte, comprenant la construction de ces infrastructures et le rattrapage des budgets des collectivités locales ? Madame la ministre, dois-je vous rappeler que Mayotte, c'est aussi la France ?

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