Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mardi 29 janvier 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre les déserts médicaux

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

L'inquiétude des citoyens, des élus, des professionnels eux-mêmes quand ils partent à la retraite est légitime et le Gouvernement l'a d'emblée prise à bras-le-corps. En effet, la situation que vous décrivez, madame la députée, est la résultante de trois facteurs : d'abord une très mauvaise anticipation des besoins, avec le numerus clausus à cause duquel on a formé moins de 4 000 médecins par an au cours des années 1990 et 2000 ; ensuite, une très mauvaise anticipation du vieillissement de la population et de l'augmentation considérable des pathologies chroniques complexes chez les personnes âgées ; enfin une mauvaise évaluation des pratiques des professionnels qui souhaitent mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale.

Nous avons décidé, par la stratégie de transformation du système de santé, de parer à ce déficit de temps médical – nous savons qu'il existe en particulier un défaut de temps médical de médecins généralistes et qu'il perdurera au moins jusqu'en 2025. Nous allons donc procéder à trois changements de paradigmes. Le premier consiste à renforcer la coopération entre tous les professionnels de santé qui interviennent dans un territoire, notamment auprès des patients chroniques. Il conviendra ensuite de déléguer plus de tâches à d'autres professionnels – c'est le cas des infirmiers en pratique avancée. Enfin, il faudra mieux utiliser le numérique – je pense ici à la télémédecine, à la télé-expertise et à la téléconsultation.

La ligne fixée par le Président de la République est claire : nous devons structurer l'offre de proximité. Pour cela, nous proposons un meilleur maillage territorial de l'ensemble des professionnels par le biais des communautés professionnelles territoriales de santé. Nous allons développer des hôpitaux de proximité – au moins 500 – dans lesquels nous allons réinvestir pour que les Français trouvent une réponse à leurs besoins auprès de chez eux. Nous allons créer des postes d'assistants médicaux – 4 000 auprès des médecins généralistes. Enfin, nous allons sécuriser le financement des 400 postes de médecins généralistes que nous allons projeter dès cette année dans les zones sous-dotées.

Voilà, madame la députée, quelle est l'action volontariste du Gouvernement…

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