Intervention de Cyrille Isaac-Sibille

Séance en hémicycle du mardi 29 janvier 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Médecine scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCyrille Isaac-Sibille :

Ma question, relative à la médecine scolaire, s'adresse à M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. J'y associe ma collègue Marie Ramarelle-Verhaeghe, également mobilisée par la prévention.

Monsieur le ministre, vous avez décidé que la très belle formule « lire, écrire, compter et respecter autrui » gouvernerait votre action. Permettez-moi de la compléter en y ajoutant le respect de soi, car, pour respecter l'autre, il faut d'abord se respecter soi-même. On y parvient en travaillant sur l'estime de soi, sur le respect de son corps, et sur la capacité à adopter les bons comportements en matière de santé.

Afin de lutter contre les deux plus grandes inégalités de destin que sont l'éducation et la santé, les médecins scolaires sont placés sous votre autorité. Médecins, infirmières ou psychologues sont les nouveaux hussards de la République, les nouveaux hussards blancs de la prévention. Or la médecine scolaire va mal. Depuis 2008, on constate un effondrement du nombre de médecins scolaires : un tiers des postes ne sont pas pourvus, et moins de 40 % des enfants scolarisés sont vus par un médecin lors de la visite des six ans qui est pourtant obligatoire. Certains départements ne disposeraient même plus du tout de médecin scolaire.

Ne pas s'attaquer au problème de la pénurie de médecins scolaires, c'est oublier le rôle primordial de la prévention et des dépistages précoces, et c'est laisser s'enraciner les inégalités de santé qui s'installent dès le plus jeune âge. Le métier de médecin de l'éducation nationale est peu attractif, au regard tant des conditions de travail que des conditions salariales.

Monsieur le ministre, votre projet de loi pour une école de la confiance ne pourrait-il pas être l'occasion de créer un service de médecine scolaire reconnu comme tel, et un corps interministériel portant statut commun pour les médecins de prévention, corps auquel seraient intégrés les médecins scolaires ?

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