Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mercredi 30 janvier 2019 à 15h00
Prévention et sanction des violences lors des manifestations — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

La rédaction de cet article posait trois problèmes, que la version que je propose ici veut corriger.

Le premier tenait au caractère particulièrement flou des circonstances qui laisseraient penser que l'ordre public puisse être remis en cause. Dans la précédente version, il était question de « circonstances qui font craindre des troubles d'une particulière gravité ». C'est un peu vague, me semble-t-il, et c'est surtout marqué par une forte part de subjectivité. C'est pourquoi il me semble plus pertinent de remplacer les craintes de certains par des faits précis. C'est ce que je propose d'inscrire dès la première phrase de ce nouvel article.

Second problème : le rôle du préfet qui, comme on le sait, est une personnalité fortement politisée. Je comprends qu'il soit a priori plus simple et plus efficace de faire appel à lui mais, en fonction des affinités politiques, les mesures prises pour encadrer les manifestations pourront différer d'une préfecture à une autre. C'est pourquoi je propose que les mesures prises par le préfet soient contrôlées par le juge.

Troisième problème, enfin : celui du consentement des personnes qui font l'objet d'une vérification. Nous avons déjà eu ce débat lors de l'examen du texte qui devait permettre de lutter contre le terrorisme. À l'époque, on nous avait déjà dit qu'une personne voulant entrer dans une fan zone tout en refusant d'être fouillée serait tout simplement refoulée. Ici, c'est la même logique : on nous dit que si une personne refuse de se soumettre à des palpations de sécurité ainsi qu'à l'inspection de son sac, elle sera priée de s'éloigner du périmètre de sécurité. Ce n'est pas sérieux. Si l'on veut vraiment lutter efficacement contre les personnes qui sèment la violence lors des manifestations, il faut s'en donner les moyens et rendre la fouille absolument obligatoire. Dans le cas contraire, il serait très facile de perpétrer des actes de violence en s'éloignant simplement un peu.

Pour toutes ces raisons, je propose cette nouvelle rédaction de l'article 1er.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.